Le ministre mise sur l'avenir avec un Plan Marshall-Schneider au présent. (Photo : Andrés Lejona / Archives)

Le ministre mise sur l'avenir avec un Plan Marshall-Schneider au présent. (Photo : Andrés Lejona / Archives)

Annoncé depuis quelques semaines, et encore samedi dernier, par le ministre de l'Économie et du Commerce extérieur Étienne Schneider, lors de l'inauguration de la Foire de Printemps, le «Plan Marshall», que le ministre s'est d’ailleurs amusé à rebaptiser «Plan Marshall-Schneider», a officiellement été dévoilé ce mercredi, en présence des dirigeants des sociétés dans lesquelles l’État est actionnaire: Creos (2,28% en direct auxquels s'ajoutent près de 20% en indirect via Enovos), Enovos (25,4% en direct et 10% via la SNCI), SEO (40,31%), Luxconnect (99,9%) et l’Entreprise des P&T (100%).

Un montant total de 2,5 milliards d’euros va, ainsi, être injecté dans le développement de l’économie nationale, la plus grosse partie se faisant via les sociétés précitées qui serviront de relais. «Nous allons inciter les entreprises à réaliser ces investissements, en renonçant à une partie de notre dividende», a expliqué, ce mercredi, Étienne Schneider. «Nous aimerions d’ailleurs bien que les autres actionnaires privés des entreprises dans lesquelles nous sommes actionnaires en fassent autant. Mais en ces temps difficiles, ils préfèrent récupérer un maximum de cash possible», a regretté le ministre.

Priorité aux P&T

Le plus gros de ces investissement (968,5 millions, soit plus d'un tiers du total) sera engagé par la plus importante des entreprises concernées: les P&T. Comparée à la période 2009-2012, la hausse des investissements de l’EPT est, ainsi, en moyenne, de 7% par an.

Ces montants seront évidemment dédiés majoritairement au déploiement de la fibre optique dans le pays. «1.500 chantiers FTTH (Fiber To The Home) sont en cours et sur un total de 44.300 bâtiments à raccorder, 10.633 l’étaient fin 2012», a indiqué Claude Strasser, directeur général de l'EPT. «80% des bâtiments et 89,4% des zones seront raccordés en 2018», a-t-il précisé.

Les investissements concerneront également le parc immobilier de l'entreprise, les bâtiments quartier gare étant destinés à être reconstruits dans les quatre à six années à venir.

Énergie renouvelée

L'autre grand acteur de ce «Plan Marshall» sera le fournisseur de réseaux Creos, qui recevra 603 millions principalement dédiés au développement des réseaux électriques (431 millions) et de gaz (47 millions). 91 millions seront également investis dans les «réseaux intelligents», qui permettent des communications directes entre les différentes installations (industrielles ou chez les particuliers) et les opérateurs et techniciens.

De son côté, Enovos International consacrera 300 millions d'euros d'investissements au Grand-Duché (sur un total de 800 millions en Europe). «Une grande partie de cet investissement (63%, ndlr) vise la production des énergies renouvelables» a expliqué Jean Lucius, CEO d'Enovos.

Au Luxembourg, il s'agit notamment de 145 millions consacrés au démarrage de nouveaux parcs éoliens (via la société Soler) ou encore de 90 millions dans la construction d'une pompe turbine à la centrale de Vianden, laquelle fêtera son cinquantenaire en 2014. Le développement de nouveaux services (e-mobilité) n'est pas oublié (25 millions), pas plus que les développements en matière de cogénération distribuée et de biomasse (80 millions, via Luxenergie).

Dans la même optique, 260,9 millions d'euros seront investis par la Société électrique de l'Our (SEO) pour la modernisation et le développement d'installations de production, notamment à Vianden (96 millions) et pour des parcs éoliens (72,5 millions).

La fibre logistique

Enfin, Luxconnect prévoit 109,41 millions d'investissements dans les cinq prochaines années. 91,2 millions seront consacrés au développement des datacentres, le reste pour le déploiement du réseau de fibre noire.

En plus de ces 2,24 milliards injectés par les sociétés où l'État est impliqué, un montant de 210 millions sera consacré aux différents régimes d'aides aux entreprises et 70 millions pour S.O.L.E.I.L. (Sogaris Logistics Estates International Luxembourg), la structure en charge de l’exploitation de la future zone d’activités logistique sur les anciennes installations de WSA à Bettembourg.