Inattendue, l’annonce de la mise en place d’une coopération à la Chambre entre l’ADR et Piraten se trouve au centre de nombreuses interrogations. Notamment sur les réseaux sociaux, où le parti Pirate est soupçonné d’avoir vendu son âme au diable pour pouvoir bénéficier d’un temps de parole plus étendu. Des critiques que réfute Sven Clement, président des Pirates.
Interrogé par nos confrères du Quotidien, le député de 29 ans indique avoir probablement «sous-estimé la charge émotionnelle d’une telle décision», mais juge que les commentaires postés relèvent d’une certaine mauvaise foi. «Tout le monde sait qu’un groupe technique n’est pas un groupe politique. Nous sommes libres de critiquer comme bon nous semble les positions de l’ADR et vice versa», dit-il, tout en dénonçant la volonté de certains de «créer le mythe d’un projet politique commun».
Accès aux organes décisionnels de la Chambre
Quant à la sortie médiatique d’Alex Bodry (LSAP) concernant la présence de Fernand Kartheiser comme coordinateur de ce groupe technique – et donc représentant de fait des Pirates –, cette dernière est interprétée comme faisant partie du jeu politique. «Les socialistes se régalent et en rajoutent pour faire oublier leur empêtrement dans les négociations de la coalition», juge Sven Clement auprès de nos confrères. «Attendons de voir ce qui va en sortir, mais je parie que ce que subit Piraten aujourd’hui n’est trois fois rien comparé à ce que les socialistes vont vivre à l’annonce du programme gouvernemental.»
Pour rappel, le groupe technique mis en place entre les trois députés ADR et les deux élus Piraten leur permet de bénéficier non seulement d’un temps de parole plus long lors des séances plénières, mais aussi de locaux, de matériel et de crédits de fonctionnement plus importants. Idem pour les remboursements de frais personnels. L’accès à la conférence des présidents, au bureau de la Chambre et à la Commission de contrôle parlementaire du service de renseignement de l’État est également prévu.
Selon le règlement de la Chambre, l’accès à ces organes décisionnels se fait au travers d’un coordinateur. Ce dernier sera issu des rangs de l’ADR «pendant les 40 premiers mois de la législature», puis des Pirates «les 20 mois restants», selon les termes de l’accord conclu entre les deux forces politiques.