Le Père Noël est connu dans le monde entier, contrairement à saint Nicolas.  (Photo: Shuttersctock)

Le Père Noël est connu dans le monde entier, contrairement à saint Nicolas.  (Photo: Shuttersctock)

Décembre, c’est évidemment un des mois préférés des enfants. Après le passage de saint Nicolas, le Père Noël suivra très vite avec également une kyrielle de cadeaux. C’est aussi un des mois préférés des patrons des magasins de jouets, qui sont leurs fournisseurs.

Au magasin Domino de Luxembourg, en effet, on ne chôme pas. Depuis 26 ans, cette enseigne bien connue a misé sur la qualité pour se différencier et survivre face à l’arrivée des grands magasins spécialisés et l’émergence du commerce digital... «Nous devions avoir raison puisque nous sommes toujours là», sourit Christiane Schmit, qui est très bien placée pour observer les évolutions du secteur. «La Saint-Nicolas reste une fête importante, évidemment», explique-t-elle. «Mais on constate tout de même un glissement de plus en plus marqué des ventes vers Noël.»

L’aura mondiale de Santa Claus

Ce que confirme Christopher Probst, porte-parole de Cactus: «Le déplacement de l’achat des jouets de la Saint-Nicolas vers Noël est en effet de plus en plus marqué au fil des années». Peu à peu, le Père Noël se fait donc plus généreux que saint Nicolas. L’explication est simple, la fête du saint patron des enfants sages est vivace dans le nord de la France, la Belgique et le Luxembourg. Moins ailleurs en Europe. Le Père Noël a, lui, une aura mondiale et la population résidant au Grand-Duché n’a de cesse de s’internationaliser.

Chez Dumong – La maison des jouets, établie depuis 40 ans à Ettelbruck, on tire la même conclusion. «Noël gagne clairement des parts de marché. Chez nous, dans le nord, la saint Nicolas est encore très présente et les achats de jouets y sont liée. Mais à Bertrange – où on a un magasin éphémère – les jouets sont surtout pour Noël», précise Claude Terrens, le patron.

Les classiques gardent la cote

Cette multiculturalité a-t-elle aussi un effet sur les gammes de jouets présentées dans les magasins et sur les tendances? Sans doute moins que ce l’on peut croire a priori. Chez Cactus, Lego et Playmobil restent «des produits-phares. Les poupées mannequins Barbie et Steffi ont aussi retrouvé une nouvelle vigueur après deux années un peu plus difficiles.»

Les jeux créatifs, puzzles et jeux de société restent eux aussi très demandés «mais plus pour Noël que pour la Saint-Nicolas». Au magasin Domino, on constate, comme depuis quelques années, «que c’est le jouet de qualité de manière générale qui est recherché. Les gens veulent du beau, évitent le plastique. Donc les jouets en bois, de marque, ont le vent en poupe. Tout comme les jeux de société en effet.» Claude Terrens, pour Dumong – La maison des jouets, abonde dans le même sens: «Les clients ont fait un retour vers la qualité. Mais les fournisseurs aussi et sont tous montés en gamme. Le label européen CE est incontournable.»

La grande mode du moment, ce sont les produits LOL.

Christopher Probst, porte-parole de Cactus

Tous confirment donc que des jouets technologiques n’ont pas encore tout bouleversé. «Il y a une demande et nous en proposons. Mais ce n’est certainement pas notre segment le plus important», commente Cactus. Plusieurs enseignes indiquent cependant que deux grandes tendances émergent cette année.

LOL: le carton de l'année

«La grande mode du moment, ce sont tous les produits LOL. C’est un peu la surprise de l’année, car peu avaient vu arriver cette vague», confient les professionnels. L’autre succès ce sont «les collectables, c’est-à-dire les différents produits à collectionner dans différents thèmes et différentes marques: LOL, Hatchimals, Yellies...» 

Et tous plaisent autant aux petites filles qu’aux petits garçons. «Oui, en effet», confirme-t-on chez Cactus. «Le meilleur exemple, c’est Paw Patrol, prisé des filles et des garçons.» Chez Domino, on estime «le débat des genres un peu ridicule. On vend des cuisines en bleu ou en rose. Il y a évidemment des jouets adaptés à tous les enfants, comme les skates ou la trottinette. D’autres sont plus typés. Mais il n’y a rien de grave. Le maquillage c’est plus pour les filles, car jouer à la princesse est plus féminin.» L’analyse est identique chez Dumong – La maison des jouets.

Le web comme vitrine

Et contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, dans le secteur des jouets du moins, la vente en ligne ne progresse pas de façon spectaculaire. «Il y a une progression. Mais nous remarquons surtout que les clients se servent du site web comme d’une vitrine», explique-t-on encore chez Dumong – La maison des jouets, qui a investi dans internet voici six ans. «On a acheté un nom de domaine qui puisse être bien référencé. On l’a décliné en .lu, .be,... La raison est que nous avons compris que de nombreux clients voulaient désormais voir les jouets avant de venir les acheter en magasin. Ce qui est de plus en plus le cas», explique Claude Terrens, qui fait remarquer que la vente en ligne a aussi ses limites «puisque certains jouets sont fragiles ou difficiles à livrer de par leurs dimensions».

Mais aussi ses avantages. «Nous collaborons avec un grossiste allemand de jouets. Nous avons évidemment tout mis sur notre site. Puis, par exemple, pour certains coffrets Lego, nous nous sommes aperçus que les acheteurs étaient Français. La raison? Ils commandaient chez nous des coffrets qui existent en Allemagne, mais pas en France.» Histoire d’aider saint Nicolas à mettre dans sa hotte, et le Père Noël sous le sapin, un cadeau encore plus inattendu et original. C’est aussi cela la magie des fêtes de fin d’année.