Grégory Renardy (Photo : Julien Becker)

Grégory Renardy (Photo : Julien Becker)

Dans le secteur financier plus particulièrement, la recherche de profils hautement spécialisés s’est amplifiée. Il faut pouvoir attirer les meilleurs, rares sur le marché, et de facto rendre ces fonctions plus attrayantes.

Le marché de l’emploi, évidemment tributaire de la conjoncture économique, a pris un virage en épingle, modifiant durablement ses paradigmes qui avaient valeurs avant 2008. Aujourd’hui, le marché du travail en général, et le secteur financier en particulier, lorgnent les candidats expérimentés. « Le marché évolue clairement vers moins de volume et plus de qualité », constate Gregory Renardy, executive manager chez Michael Page.

Un exemple de profil « idéal » ? Un contrôleur financier expérimenté et de formation poussée en comptabilité, qui maîtrise les normes IFRS (International Financial Reporting Standards) et la consolidation. « Il s’agit en effet de positions plutôt techniques, mais qui ne séduisent pas d’emblée les candidats. Pour la plupart, ils s’orientent préférentiellement vers des postes moins administratifs et davantage exposés au marché et au pouvoir de décision », rajoute-t-il. Or, le marché financier luxembourgeois recherche en priorité et plus particulièrement des profils aptes à œuvrer dans les domaines du reporting, de la compliance ou de la comptabilité.

Les candidats avec un bagage conséquent lié à la compliance (maîtrise de Bâle II, MiFID ou Solvency pour ce qui est du domaine de l’assurance) sont très demandés et, en corollaire, le marché est prêt à les « payer cher ». Or, force est de constater que ce type de candidats ne se bouscule pas aux portillons du marché local. D’autant plus que ce même marché demande la maîtrise d’au moins deux langues du pays, une expérience au Luxembourg et des qualités humaines et relationnelles en adéquation avec la fonction et les valeurs de l’entreprise.Exit donc les profils par trop généralistes. « Le bon vieux DAF (directeur administratif et financier, ndlr.) est voué à disparaître », anticipe Grégory Renardy. Le Luxembourg est devenu un centre d’expertise et se doit d’attirer les profils idoines. Et c’est à ce niveau que le bât blesse. Car comment susciter l’intérêt des candidats pour des postes qui ne séduisent pas d’emblée, tout du moins en apparence ? « Il faut pouvoir élargir le champ d’action de ces fonctions, par exemple, pour un private equity, en incluant un contrôleur financier dans certains deals d’acquisition, au lieu de le limiter exclusivement aux aspects administratifs », répond Grégory Renardy.

Les experts Luxembourg

Le marché du travail grand-ducal révèle ainsi une mutation générale de l’économie nationale ; en premier lieu dans le milieu financier – « ce qui fait le Luxembourg, c’est sa place financière » – comme dans d’autres secteurs (celui de l’ICT entre autres) où le pays a une réelle carte à jouer sur le plan européen. Et Grégory Renardy de conclure : « Si, personnellement je suis pessimiste quant à la position concurrentielle de l’Europe dans le monde, je reste optimiste pour le Luxembourg, même si le pays est bien évidemment lié à l’évolution de l’Europe. »


Express - Grégory Renardy

– 30 ans

– Executive manager de Michael Page Luxembourg depuis octobre 2011
– Executive manager de Page Personnel Luxembourg depuis mars 2012