Paul Wurth, bien présent dans le monde sidérurgique, a notamment mis en œuvre des hauts fourneaux à Mexico. (Photo : Paul Wurth)

Paul Wurth, bien présent dans le monde sidérurgique, a notamment mis en œuvre des hauts fourneaux à Mexico. (Photo : Paul Wurth)

Paul Wurth est un puissant groupe industriel luxembourgeois et ses communications médiatiques sont rares. Mardi, il a fait la une, avec l’annonce – glissée par le ministre Schneider en visite au Canada ! – du retrait d’ArcelorMittal et de négociations avancées avec le groupe allemand SMS.

Ce mercredi, Paul Wurth a confirmé les discussions avec le groupe allemand, dans un communiqué diffusé suite à l'assemblée générale ordinaire, tenue mardi sous la présidence de Michel Wurth, l'homme d'ArcelorMittal.

Au passage, on note un élément a priori surprenant: mardi, ArcelorMittal signalait à paperJam.lu détenir 45,33% de Paul Wurth ; ce mercredi, Paul Wurth stipule, sur demande de paperJam.lu, qu'ArcelorMittal est actionnaire à 48,1%. Hiatus? Précision dans la précision: les 48,1% comprennent en détail 45,3% au titre d'ArcelorMittal Luxembourg, et 2,8% au titre d'ArcelorMittal Belgium...

Par ailleurs, l'actionnariat de Paul Wurth est aux mains de l'Etat luxembourgeois à hauteur de 40,8% (11% de participation directe, 18,8% via la SNCI et 11% via la BCEE). Le solde des actions est détenu par Luxempart (11%) et divers petits porteurs (0,1%).

Un niveau élevé de commandes

Quant à l'assemblée générale, Paul Wurth signale : « Malgré un environnement économique et concurrentiel plus difficile, le groupe a pu clôturer l'exercice 2011 en termes de performance financière en ligne avec les résultats de l’année 2010. »

La société luxembourgeoise explique que l’incertitude sur les marchés économiques et financiers, notamment en Europe, a assombri les perspectives de croissance à l'échelle mondiale. « Dès le deuxième semestre, les producteurs sidérurgiques de par le monde ont affiché une grande prudence dans la mise en œuvre de leurs investissements, voire carrément reconsidéré certains projets d’augmentation de leurs capacités de production. » Et comme la construction d’infrastructures sidérurgiques et de hauts fourneaux ultramodernes est le cœur de métier de l’industriel luxembourgeois, « le report de ces projets d’expansion s'est ressenti dans le volume de nouveaux contrats qui ont pu être notés en 2011 par le groupe Paul Wurth (411,2 millions d’euros), par rapport à l’année précédente ».

Cela étant, avec 900,1 millions d’euros au 31 décembre 2011, le carnet de commandes du groupe se maintient « à un niveau élevé ». Et en 2011, Paul Wurth a mené à bien quelques projets d’envergure, comme des hauts fourneaux en Russie, au Mexique ou en Italie, ou encore une batterie de fours à coke au Japon.

Un dividende de 420 euros par action

Le chiffre d’affaires 2011 s’établit à 491,1 millions d’euros et le groupe clôture l’exercice avec un résultat net, pour sa part, de 18,2 millions d’euros. Pratiquement au même niveau qu’en 2010. L‘assemblée générale a donc approuvé la distribution d’un dividende brut, inchangé, de 420 euros par action au titre de l’exercice 2011.

Au rayon « perspectives », Paul Wurth se veut plutôt serein, vu une présence commerciale mondiale bien établie et maintenue. « Bien que certaines commandes significatives déjà négociées restent en attente de leur prise d’effet, les compétences techniques et commerciales que le groupe réunit en son sein assureront un courant d'affaires suffisamment étoffé même dans un scénario où la fragilité de l'environnement économique général devait persister pendant quelques trimestres encore », précise le communiqué… qui à aucun moment ne cite ArcelorMittal.

« Parfaitement complémentaires »

Paul Wurth se contente donc de confirmer officiellement « les discussions en cours avec le groupe SMS établi à Düsseldorf en vue de sceller une étroite collaboration ».

Pour le groupe luxembourgeois, les deux sociétés « occupent chacune dans leurs champs d’activité respectifs des positions de leader dans le domaine de la construction d’équipements et d’installations métallurgiques et sont parfaitement complémentaires ».

On n’en saura pas plus pour l’instant. Il faudra, comme le précise Paul Wurth, attendre que les parties prenantes aient « finalisé leurs accords ».