Pas content, Jean-Pierre Masseret de voir sa région rattachée à la Champagne-Ardenne. Il l'a fait savoir à François Hollande. (Photo: Luc Deflorenne / archives)

Pas content, Jean-Pierre Masseret de voir sa région rattachée à la Champagne-Ardenne. Il l'a fait savoir à François Hollande. (Photo: Luc Deflorenne / archives)

Votée cette nuit à l’Assemblée nationale française, la réforme territoriale voulue par le président François Hollande redessine la carte des Régions en métropole.

De 22, leur nombre passe à 13 via un regroupement qui, forcément, laisse un goût amer à certains. C’est le cas du côté de responsables lorrains à qui l’on avait promis un regroupement quasiment naturel, historique et justifié par les coopérations en cours avec l’Alsace voisine.

Masseret opposant dans son camp

C’était sans compter sur une décision de dernière minute au sommet de l’État qui a entraîné le rattachement de la Champagne-Ardenne (auparavant destinée à fusionner avec la Picardie) aux deux régions, formant désormais un bloc à trois.

«Il est inacceptable que l’Alsace et la Lorraine soient la variable d’ajustement d’une carte certes difficile à construire, qui ne respecterait pas les réalités vécues par nos concitoyens et soient un dommage collatéral de gages donnés à d’autres», craignait Jean-Pierre Masseret, président PS de la région lorraine dans une lettre adressée ce jeudi au gouvernement français.

Le vote intervenu cette nuit risque donc de laisser des traces entre le responsable socialiste et son propre camp. L'élu lorrain concluait son courrier en rappelant qu’il se trouverait toujours du côté du gouvernement «si l’intérêt général l’exige, mais pas au prix de renoncer à défendre les intérêts lorrains».

Le délicat choix du siège

Les échos sont différents en provenance de la Communauté d’agglomération Metz Métropole, présidée par l’UDI Jean-Luc Bohl, qui avait demandé lors de son conseil en date du 7 juillet dernier que «soit créée une région Grand-Est rassemblant les actuelles régions Alsace, Lorraine et Champagne-Ardenne dans un intérêt commun d’équilibre territorial, d’efficience régionale, de visibilité nationale et européenne».

Reste à statuer sur la future affectation de la présidence de région et de la préfecture. Chacun la voyant sur son territoire, la Communauté d’agglomération demande que le siège «quelle que soit l’hypothèse retenue dans le nouveau découpage administratif régional dans le Grand-Est soit établi en Lorraine, à Metz».

Quid de Nancy? Son maire UDI et ancien ministre, Laurent Hénart, voudra peut-être se poser en rassembleur. En juin, il avait cosigné une tribune avec d’autres élus membres de son parti sur le site du Huffingtonpost: «Face à cet enjeu national majeur, nous sommes tentés de dire: 'Chiche!" Unissons-nous par-delà les clivages pour faire réussir la grande réforme territoriale dont la France a besoin et que les Français attendent.»