Les acteurs de la City sont à la recherche de surfaces d'environ 500 mètres carrés. (Photo: Anthony Dehez / archives)

Les acteurs de la City sont à la recherche de surfaces d'environ 500 mètres carrés. (Photo: Anthony Dehez / archives)

Et si les grands acteurs financiers de la City débarquaient massivement à Luxembourg? Si des milliers d’employés quittaient les rives de la Tamise pour celles de l’Alzette afin de préserver le fameux passeport européen?

L’image du grand exode en a sans doute fait fantasmer, mais dans le monde immobilier on a toujours été conscient que l’on ne pourrait pas trouver des bureaux libres pour tout ce petit monde. Quoi qu’il en soit, ce scénario est désormais plutôt à ranger dans la catégorie science-fiction.

Depuis le début de l’année, des groupes anglo-saxons présents à Londres ont déjà manifesté leur intention de prendre pied au Luxembourg. Mais on parle plutôt du transfert de certaines activités et pas d’un déménagement massif. «Les clients qui nous contactent sont plutôt la recherche d’espaces pour une vingtaine de personnes, observe Régis Luttmann, directeur de l’agence immobilière Savills Luxembourg. On parle en moyenne de surfaces de 500 mètres carrés.»

Un sentiment confirmé chez Inowai qui constate que, à ce jour, la plus grande transaction est celle de FM Global, qui concerne une surface de 1.200m2.

Les clients qui nous contactent sont plutôt à la recherche d’espaces pour une vingtaine de personnes.

Régis Luttmann, directeur Savills Luxembourg

Le responsable de la société d’origine britannique, elle aussi, voit les demandes se préciser. Au départ, les acteurs de la City voulaient avoir des données sur le marché luxembourgeois pour faire des comparaisons avec les autres villes européennes. «Aujourd’hui, leur intérêt va déjà vers les surfaces disponibles et des demandes de visites.»

Romain Muller, le directeur de l’agence JLL Luxembourg, se montre plus prudent par rapport à l’effet Brexit. «Beaucoup de contacts sont pris, convient-il, mais, indépendamment du Brexit, pas mal de groupes financiers souhaitent réorganiser leurs activités au plan international.»

Quel type de négociations?

Selon lui, le véritable effet de la sortie des Britanniques se fera surtout sentir une fois que les négociateurs auront choisi entre la voie soft ou dure. «En cas de Brexit dur, on sera les premiers à en bénéficier. Mais pour l’instant, ça reste trop tôt pour analyser l’impact.»

Aujourd’hui, personne ne s’attend plus à une ruée sur les bureaux disponibles au Luxembourg. «Mais, vu que ces sociétés ont des profils relativement similaires, on pourrait assister à une certaine concurrence, comme celle à laquelle se sont livrées les banques chinoises il y a quelques années. Elles se sont battues pour les mêmes bâtiments», convient Régis Luttmann.