Conrad Heron et Aurélien Picca (à droite), deux maillons forts de la chaîne. (Photo: Olivier Minaire)

Conrad Heron et Aurélien Picca (à droite), deux maillons forts de la chaîne. (Photo: Olivier Minaire)

Les tests en live, numéros zéros dans les conditions du direct, tournent. L’heure est aux réglages. Au stress aussi. «Il y a beaucoup de paramètres, de maillons dans la chaîne technique, de production et de diffusion. Tout doit fonctionner!» Aurélien Picca est le réalisateur de paperJam.TV, qui diffusera ses premières émissions ce 15 novembre.

Il évoque le défi que constitue l’avènement d’une nouvelle télévision: «Maison Moderne a placé la barre haut, en partant d’une feuille blanche», résume-t-il. Là où il y avait un local vide, il y a un studio, équipé en moyens HD. Il a fallu tout créer et tout équiper. Toute la diffusion étant tributaire du streaming Internet, il a fallu des aménagements, un renforcement des capacités informatiques, une supervision et même une imagination de tous les instants pour faire en sorte que tout passe, avec la vitesse et la sécurité requises, sans perturber le travail habituel de tous les autres métiers de Maison Moderne, dont les activités n’ont pas diminué pour autant...»

Du monde au générique

Conrad Heron, manager IT chez Maison Moderne, ne compte pas ses heures. Et sa débauche d’énergie ne se calmera qu’avec un signal impeccable, un lancement réussi, des prompteurs qui ne lâchent pas le présentateur, une incrustation coordonnée des news de la rédaction sur l’écran partagé, jusqu’au générique de fin millimétré... avant que reparte la boucle sur le canal 49 de la Télé des P&T. «C’est un peu le stress, mais ça va aller», lâche-t-il entre une réunion technique et une course folle dans les couloirs du 10, rue des Gaulois à Bonnevoie.

«Et au générique, il va y avoir du monde, prolonge Aurélien Picca. Je pense que la moitié de la société est impliquée de près ou de loin dans le processus de création de paperJam.TV, sans parler des intervenants extérieurs.» Partir de rien a de fait enfanté une ruche, avant d’accoucher d’une télévision. L’habillage visuel et sonore s’est appuyé sur une série de compétences, pour aménager l’espace, tirer des câbles, dessiner et créer le studio, parfaire l’isolation phonique, animer le logo de paperJam, apporter un éclairage dynamique dans une pièce à huis-clos, créer des jingles, des transitions pour les espaces publicitaires, connecter et tester tous les réseaux, enregistrer des teasers (bandes annonces)…

Un peu fou mais excitant

«Franchement, c’est un défi un peu fou mais c’est très excitant», confie Aurélien Picca, qui multiplie les captations, les essais et les montages (quelque 25 montages sur les trois dernières semaines, pour ne citer que cet exemple). «On sera en live pour la plus grosse partie de la boucle, ce qui est un choix éditorial, pour la spontanéité. C’est évidemment une difficulté technique supplémentaire, un travail sans filet, très rigoureux dans l’approche des personnes qui seront face caméra, notamment sur le respect strict du timing.»

Mais paperJam.TV diffusera aussi, après le journal et les invités de la rédaction, des reportages réalisés lors de workshops ou d’événements divers. Et, en attendant l’assurance technique de pouvoir retransmettre en direct des événements – comme une table ronde ou un talk-show – depuis les endroits les plus divers – et pas nécessairement équipés en moyens de diffusion Internet suffisants –, lesdits événements feront l’objet d’une captation pour être intégrés dans la production mise en boîte à Bonnevoie.

Les défis sont à tous les niveaux, les moindres n’étant pas les délais, évidemment serrés et surtout incompressibles, ou la coordination de toutes les compétences techniques (y compris avec les responsables des P&T), avec en prime cette ingéniosité permanente qui fait de chaque intervenant un McGyver en puissance… «On a réussi à faire des choses sympa, je pense», glisse le réalisateur, qui sent des poussées d’adrénaline gagner tous les intervenants. «C’est un stress positif», dit-il.

La deadline approche. Le décompte est lancé. La suite à l’écran, dès ce 15 novembre.