Mike Koedinger: «Après trois ans de création vidéo, nous commençons réellement une production TV» (Photo: Luc Deflorenne/archives)

Mike Koedinger: «Après trois ans de création vidéo, nous commençons réellement une production TV» (Photo: Luc Deflorenne/archives)

Mike Koedinger, pourquoi lancer une chaîne de télé aujourd’hui? Comment paperJam.TV s’inscrit-elle dans la stratégie de Maison Moderne?

«Nous avons déjà bien diversifié la marque paperJam, avec le site Internet paperJam.lu qui diffuse aujourd’hui une newsletter quotidienne, avec un business club qui fait de la formation et de l’événementiel, avec différents services comme paperJam.Jobs.

Dans l’esprit des gens, paperJam n’est donc plus seulement un magazine, mais bien une marque média multicanaux qui occupe une place dans le quotidien de 40.000 à 50.000 personnes au Luxembourg et dans la Grande Région. L’émission de télévision correspond à ce besoin d’informer chaque jour de travail, du lundi au vendredi, mais aussi d’inscrire davantage encore paperJam comme une marque média. Dans une conversation télévisée, nous pourrons transmettre de l’expression corporelle et de l’émotion. Cela offre donc une dimension supplémentaire.

paperJam.TV sera diffusée sur un canal traditionnel en HD, le canal 49 du bouquet des P&T. Elle sera également disponible en video on demand sur paperJam.lu et très bientôt sur l’application iPad de paperJam.TV. C’est donc une autre façon de voir l’information, pas seulement depuis son canapé à la maison. En plus d’être une nouvelle télé, c’est un élément supplémentaire d’un site Internet qui marche déjà bien. Pour nous, il s’agit aussi d’un laboratoire médiatique.

Qu’entendez-vous par ‘laboratoire médiatique’?

«Après trois ans de création vidéo, nous commençons réellement une production TV qui va nous permettre d’émettre depuis notre siège à Bonnevoie. Mais au lieu de lancer une chaîne TV en projet unique, nous sommes quand même une maison d’édition, avec déjà une dizaine de marques. Nous voulons d’abord gagner en expérience, en audience. Nous allons faire des émissions en studio, des émissions en direct à partir d’événements… Nous pouvons essayer des choses sans trop de pression, nous amuser aussi. Nous n’avons pas besoin de diffuser 16 heures par jour. Le côté laboratoire, cela signifie une approche ‘learning by doing’, cela veut dire expérimenter sur des formats journalistiques, comprendre les sujets qui intéressent, les formats qui nous permettent de nous différencier. D’ici juillet, nous aurons gagné en expérience pour proposer un programme beaucoup plus étoffé à partir de septembre 2012, début de la véritable première saison.

Le lancement d’une télé demande-t-il beaucoup de travail et de moyens?

«Nous lançons une chaîne de télé à partir d’un magazine qui a 11 ans d’expérience, avec une rédaction solide, un site web qui fonctionne, une bonne connaissance des acteurs économiques et politiques, une réputation qui nous ouvre des portes. On ne lance pas une chaîne de télé à partir de rien. On ajoute un support à une marque très établie et très forte. Cela dit, aujourd’hui, c’est beaucoup plus simple de lancer une chaîne de télévision qu’il y a seulement trois ans. La technique a beaucoup évolué. Beaucoup moins de moyens sont nécessaires, même si, pour un éditeur indépendant, cela représente tout de même un investissement important.»