Aux temps glorieux de la ?Nouvelle Economie?, les chroniqueurs témoignaient volontiers, à l'occasion de leurs voyages et rencontres de l'autre côté de l'océan, de la vitesse incroyable avec laquelle une entreprise appelée Palm s'était développée. Ils racontaient aussi comment les jeunes entrepreneurs en réunion, chez l'Oncle Sam, s'approchaient l'un de l'autre, et 'beamaient' entre eux?
Autrement dit, comment de Palm à Palm, ils s'échangeaient leurs cartes de visites en format électronique.
Aujourd'hui, on ne parle plus tellement de ces ?années glorieuses?. On ne s'étonne plus non plus de voir, dans une réunion, de nombreuses personnes dégainer un assistant numérique, ces fameux PDAs (Personnal Digital Assistant), pour noter des rendez-vous, des choses à faire, ou à se rappeler, des idées; rédiger un résumé rapide de ce qui les intéresse?
Ces concentrés de technologie sont encore onéreux, quand bien même leurs prix baissent, alors que leurs capacités augmentent. Ceci posé, tout le monde n'est pas concerné par leur utilisation: ces outils restent souvent des gadgets et, en tout cas, ne visent qu'une certaine population au sein de l'entreprise? Situation encore vraie aujourd'hui, mais qui ne le sera peut-être plus demain'
Une bataille à coups de milliards
Le marché est énorme et en pleine croissance, quand bien même il connaît lui aussi quelques faiblesses et ralentissements. Dans une étude publiée début avril, le cabinet Gartner Dataquest prévoit ainsi un marché d'environ 15,5 millions de PDAs vendus en 2002, soit 18% de plus qu'en 2001, ce qui, pour le secteur, équivaut à une année? en demi teinte, habituée trop vite qu'elle a été à des taux de progression proche des 3 chiffres! En 2001, le taux de croissance avait été en effet de 114%!
Si l'on se penche sur les détails de l'étude, on pointe également des aspects importants.
L'année dernière, près des trois-quarts des PDAs achetés l'ont été à titre individuel, le reste étant à la charge des entreprises. De plus, le développement des capacités des appareils, notamment dans leurs extensions de communication (GSM, GPRS, mais également Bluetooth ou WLAN), en font des terminaux aptes à permettre des gains de productivité importants pour l'entreprise. Donc à valider l'intérêt de tels outils pour une entreprise.
Voici des prévisions pour toute une année. Concrètement, la même entreprise estime que le premier trimestre de cette année a vu le marché de ces mêmes PDAs reculer, en Europe, de 16% entre le premier trimestre 2001 et le premier trimestre 2002'
Qui sont les acteurs de ce marché? Il y en a de toutes sortes. Les deux leaders incontestables sur le Vieux Continent sont Palm, avec plus de 220.000 unités vendues (premier trimestre de cette année), et Compaq, avec près de 135.000. Les autres concurrents sont loin derrière, largement en dessous de 50.000 unités.
Mais donc, il y a une multitude d'acteurs, de différentes ?origines?. Casio, Sony, sont des marques issues de l'électronique grand public; Palm, Handspring, Psion sont des marques ?spécialisées? dans l'ordinateur de poche, elles ont ?toujours? opéré sur ces marchés; Compaq, Hewlett-Packard, Siemens, elles, sont, des entreprises informatiques, à vocation grand public et/ou professionnelle: ce sont des grands noms.
De nombreuses autres marques, enfin, proposent des produits, de type différents, plus ou moins comparables, plus ou moins originaux, puissants, chers, modulables? Bref, l'offre est pléthorique, au moins en ce qui concerne les manufacturiers?
Hardware en progrès, Software en explosion'
Le marché de l'informatique suit quelques lois, dont la bonne vieille loi de Moore, que l'on n'avait plus depuis cité bien longtemps dans les colonnes de paperJam. Pour la résumer rapidement, il suffit de savoir que tous les 18 mois, la puissance d'un processeur double.
Cette règle, édictée à l'origine pour les processeurs, peut, grosso modo, l'appliquer aux PDAs. Depuis longtemps déjà, les surfaces spécialisées, ainsi que les généralistes, proposaient à la vente des ?organizers électroniques?. En quoi les PDAs sont-ils différents? Et bien ?tout simplement? que, grâce soit rendue à la puissance de calcul, ces machines sont à la fois sorties de leur autisme et capables, dorénavant, de proposer d'autres services que l'agenda et le carnet d'adresses de leurs ancêtres.
C'est maintenant qu'il convient de parler des logiciels? Comme tout terminal informatique, un PDA est doté d'un système d'exploitation. Trois grands acteurs sont présents.
Commençons par le ?challenger?, qui n'est autre que? Microsoft. Passé initialement à côté du marché de l'ordinateur de poche, l'ayant même pour une grande partie méprisé, la firme de Redmond s'est soudainement réveillée? Il s'agissait de ne pas renouveler l'erreur commise avec Netscape et le marché du browser, qui avait failli coûter à l'entreprise sa domination de l'informatique. La stratégie appliquée a été celle qui a si bien réussi à l'éditeur dans le marché du PC: il produit un OS dont il vend la licence à des manufacturiers. Sa puissance? Pouvoir garantir une ?parfaite? compatibilité avec ses systèmes d'exploitation, facilitant au maximum la communication (en théorie?).
Deuxième acteur, Palm. Si les parts de marché de l'entreprise diminuent, elle reste encore néanmoins le leader du segment. Historiquement parlant ? si l'on peut utiliser ce terme -, Palm cumule la programmation du système d'exploitation et la fabrication du matériel. Depuis peu, sous les coups de boutoir de Microsoft, une séparation interne et, à terme, une scission de la société entre les deux activités, ont été décidées. Objectif: multiplier les contacts avec d'autres fabricants, et multiplier les PDAs utilisant PalmOS, sans que forcément la marque soit celle de Palm.
Dernier acteur, enfin: Symbian. Son système d'exploitation a pour base celui de la société Psion, d'ailleurs devenue actionnaire. En très net repli par rapport aux deux premiers acteurs, cette société a pour force la notoriété de ses actionnaires: Nokia, Ericsson, Sony-Ericsson, Motorola, Matsushita (Panasonic), Psion et, depuis quelques semaines, Siemens. Ces sociétés se sont regroupées pour proposer un système d'exploitation qui, certes, s'embarquera sur les PDAs, mais qui également ? surtout ? ? a vocation à être embarqué sur ce que les Américains appellent les ?smartphones?. Le meilleur exemple aujourd'hui? Le Nokia Communicator? Les smartphones sont des téléphones, dotés de grands écrans, à même de cumuler les fonctions de téléphone ET d'assistant numérique. Encore une convergence en cours. Pour le moment, les machines Psion ont reculé sur le marché et les smartphones ne se sont pas encore imposés.
Ces trois acteurs, donc, proposent des systèmes d'exploitation gérant la couleur, le son, la communication avec ou sans fil. On peut y rajouter des logiciels variés et des accessoires plus ou moins utiles.
Parlons logiciels. Microsoft, bien entendu, sur son système uniquement, propose Word et Excel. D'autres logiciels, compatibles, sont proposés sur les autres plates-formes. Des navigateurs Internet s'occupent de ?surfer? sur le net. Adobe, pour sa part, propose un Acrobat Reader pour PDA. Voici pour ce qui est des applications ?grand public?, disponibles sans personnalisation excessive.
Pour des applications plus pointues, le développement progressif d'appareils capables de communiquer sans fil (de manière autonome, ou reliés à un téléphone, qu'il soit mobile ou fixe, ou alors de s'intégrer dans un réseau sans fil d'entreprise?) ouvre de grandes perspectives. Ainsi peut-on imaginer sans problème l'intérêt d'un tel terminal pour une force de vente.
Avec un appareil de ce type, on peut avoir immédiatement accès aux bases de données produits; interroger le système de production; et annoncer un délai de livraison réaliste, en fonction de la charge de travail des lignes de production. On peut également effectuer rapidement, et sans risque d'erreur, dans la re-saisie, des états de stocks. Visitez l'une ou l'autre boutique de vêtement, Grand'Rue à Luxembourg, vous verrez certainement une responsable de magasin passer dans les rayons, le stylet à la main, pour vérifier le nombre de chemises, par modèle, encore disponibles.
Quelques modèles
Après avoir fait de la théorie, plongeons-nous gaiement dans quelques exemples concrets. Dans cet article, nous vous présentons quelques PDAs, tous disponibles au Luxembourg. Ils ne sont pas les seuls, bien au contraire. Ces appareils nous ont été prêtés, pour les tester, par Hewlett-Packard, Hifi International et Exell. Vous pouvez donc les retrouver, avec d'autres, dans les rayons des deux magasins, mais aussi dans d'autres? Ils sont représentatifs - sans vouloir non plus être exhaustif - de ce que l'on peut trouver sur le marché.
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Jordana HP 568
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Fonctionne avec les systèmes d'exploitation Windows (XP, 2000, Millenium, NT 4.0 SP&, 98), Système d'exploitation: Pocket PC 2002, Processeur StrongARM 206 MHz, RAM 64 Mo, ROM flash 32 Mo, écran 65.000 couleurs antireflet, connecteur d'extension CompactFlash, port USB et série.
Hewlett-Packard propose avec ses PDAs de la série Jordana des assistants numériques plutôt haut de gamme. Si un PDA ressemble ? quoiqu'on en dise ? beaucoup à un autre PDA, le Jordana a cependant fait quelques choix qui donnent à l'appareil une apparence de bon goût: la cible, visiblement, est le cadre supérieur voulant avoir en main un objet élégant. L'écran couleur est agréable à consulter. Word et Excel sont pré installés. L'appareil est protégé par une coque qui semble suffisamment solide pour de pas être rayée dès la première semaine de présence dans un attaché-case ou dans un sac.
La voiture qui va avec? Un coupé Mercedes CLK?
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iPaq H3850
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Fonctionne avec Windows (XP, 2000, Millenium, NT 4.0 SP&, 98). Système d'exploitation: Pocket PC 2002, Processeur StrongARM 206 MHz, RAM 64 Mo, ROM flash 32 Mo, écran 65.000 couleurs antireflets, connecteur d'extension CompactFlash, port USB et série.
Autant HP donne un look classique à son Jordana, autant Compaq a opté pour un appareil de style baroudeur. L'appareil, protégé de partout, avec notamment un système de fermeture pour le moins original et efficace, pourrait très bien trouver sa place, un de ces jours, dans un ?Mission Impossible 3?. Le positionnement est d'autant plus important par rapport à son concurrent Jordana que les deux appareils sont techniquement? les mêmes ! Même processeur, même système d'exploitation, mêmes capacités graphiques et mêmes logiciels installés?
La voiture qui va avec? Un Land Rover Freelander?
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Sony Clié PEG-N770C/E
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Fonctionne avec Windows (XP, Millenium, 98, 2000 professionnel), Système d'exploitation: PalmOS 4.1. Processeur DragonballVZ 33 MHz, RAM 8 Mo, ROM flash 4 Mo, écran 65.000 couleurs, port USB.
Géant de l'électronique grand public, Sony s'est lancé dans le PDA. Esthétiquement, l'objet est attirant. Sa couleur métallisée, et son système de protection en font également un objet esthétique. Plus petit que le HP et le Compaq, cet assistant numérique vise une clientèle certainement plus jeune que les deux appareils précédents. La preuve? Il est livré de série avec des écouteurs, pour le transformer en lecteur de mp3. Il accepte les cartes Memory Stick, format Sony (plus chères, mais également fiables que les cartes CompactFlash).
La voiture qui va avec? Une Volkswagen Golf...
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Palm m130
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Fonctionne avec Windows (95, 98, NT 4.0, 2000, Me, XP) et MacOS 8.6 à 9.x), système d'exploitation PalmOS 4.1. RAM 8Mo, écran 65.000 couleurs, port USB.
Il s'agit, ici, du premier modèle commercialisé sous la marque Palm. C'est un modèle dit ?d'entrée de gamme?. Avec sa ligne plus fluide et ronde que ses collègues et concurrents, un design plutôt soigné, il est prêt pour un usage polyvalent. L'écran, rétro éclairé et en couleur, permet une utilisation agréable dans n'importe quel environnement, qu'il soit ensoleillé ou au contraire très sombre. Comme tous les Palm, il bénéficie d'une autonomie largement supérieure à celle de ses concurrents.
La voiture qui va avec? Une Mini Cooper
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Palm m500
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Fonctionne avec Windows (98, 2000, ME) et MacOS 8.5.1 à 9, système d'exploitation, système d'exploitation PalmOS 4.1. RAM 8Mo, écran monochrome rétro-éclairé.
Le seul modèle monochrome de la sélection. Il a un grand frère, le 505, qui, lui, est en couleurs. Ultra-fin, très léger, il possède toutes les fonctionnalités pour envoyer et recevoir des SMS, des e-mails, et des services ?spécial Palm' en ligne. De plus, la saisie d'information sur Palm reste beaucoup plus intuitive que sur les machines équipées du système d'exploitation Windows. En outre, l'appareil est compatible PC ET Macintosh.
La voiture qui va avec? Une Audi A4 Break...