Alors que producteurs de fruits et légumes comme Luc Hoffmann choisissent de vendre leurs productions en grandes surfaces, d’autres comme Sandrine Pingeon font le choix de vendre directement aux particuliers. (Photo: Shutterstock)

Alors que producteurs de fruits et légumes comme Luc Hoffmann choisissent de vendre leurs productions en grandes surfaces, d’autres comme Sandrine Pingeon font le choix de vendre directement aux particuliers. (Photo: Shutterstock)

Le gouvernement, par le biais de son ministère de l’Agriculture et de la Viticulture, a présenté cet été une analyse sectorielle de la culture fruitière et maraîchère. Une des conclusions tirées par son ministre de tutelle, Fernand Etgen, est que «le maraîchage est un marché de niche avec beaucoup de potentiel.»

L’étude a révélé «que depuis l’an 2000, le nombre d’exploitations agricoles et la superficie cultivée en culture maraîchère sont passés de 16 fermes de 7 hectares à 71 fermes qui cultivent 135 hectares». Soit une augmentation de plus de 300%. «De plus en plus de personnes se lancent dans le maraîchage, confirme François Kraus, chef du service de l’horticulture au ministère. Mais il est difficile de chiffrer le pourcentage de fruits et légumes présents sur les étals des supermarchés au Grand-Duché», confie-t-il.

Peu de chiffres

Un constat partagé par Auchan, qui n’a pas pu fournir une réponse concrète quant au pourcentage de produits locaux issus du maraîchage dans ses magasins luxembourgeois. «Cela est très variable selon les saisons, les récoltes, ainsi que les aléas météorologiques», explique une porte-parole du groupe.

Cactus, de son côté, a structuré cette offre de produits locaux, à travers le label Eist Uebst – Us Uebscht lancé en 2002 et devenu il y a quelques semaines Eist Uebst a Geméis. Il rassemble aujourd’hui une douzaine de producteurs du pays et de la région de Trèves. «Plus de 50 fruits et légumes sont commercialisés chaque année», précise le service Communication du groupe.

Tout comme Auchan, le groupe Cactus explique qu’il est «très difficile de donner un pourcentage de fruits et légumes présents dans [ses] rayons», mais une estimation est possible sur certains produits comme les pommes de terre, dont 70% proviennent du Luxembourg. En pratique, dans un magasin Cactus du quartier de Bonnevoie, sur neuf sortes de pommes, sept proviennent également d’ici.

Aujourd’hui, nous arrivons à 800 tonnes pour une bonne année.

Sercive de communication du groupe Cactus

«Pour la première année du label, 10 tonnes ont été produites. Aujourd’hui, nous arrivons à 800 tonnes pour une bonne année», ajoute Cactus, qui souhaite poursuivre le développement de ces filières locales.

Du côté des acteurs concernés, certains font le choix de vendre leurs produits aux supermarchés, à l’image de Legulux. «Nous pouvons travailler plus sereinement, sachant que toute la production d’asperges sera achetée par Cactus», appuie ainsi son codirigeant, Luc Hoffmann.

Pour Sandrine Pingeon, à la tête des Paniers de Sandrine, le choix est tout autre. «J’ai au contraire choisi de ne faire que de la vente aux privés, qu’il s’agisse de particuliers ou de restaurateurs. Être en contact direct avec la clientèle permet de plus riches échanges.»

Reste que le constat est le même pour tous: «Le Luxembourg ne pourra jamais être autosuffisant en produits issus du maraîchage, conclut François Kraus. Tout simplement à cause de facteurs essentiels comme la météo, la qualité des sols, le peu de surfaces disponibles. Mais la demande de la part des consommateurs de manger local fait que la filière devrait encore se développer dans les années à venir.»