Patrick Ittah (Orange Luxembourg): «Nous sommes le seul opérateur à connaître une aussi forte croissance du nombre d’abonnés.» (Photo: Charles Caratini)

Patrick Ittah (Orange Luxembourg): «Nous sommes le seul opérateur à connaître une aussi forte croissance du nombre d’abonnés.» (Photo: Charles Caratini)

Hasard du calendrier: c’est le jour même où l’Entreprise des P&T lance son service ultra haut débit Luxfibre (en fin d’après-midi, en présence du ministre de l’Economie et du Commerce extérieur Jeannot Krecké) qu’Orange Luxembourg a choisi de dresser l’état des lieux de sa propre situation.

«Nous n’avons pas voulu nous précipiter pour lancer notre propre offre en ultra haut débit», indique Patrick Ittah, directeur général d'Orange Luxembourg, alors que les autres opérateurs (EPT, Tango, Visual Online) ne se sont pas privés. «Dans le domaine du FTTH (Fiber To The Home, le volet «fixe» de l’offre, ndlr.), nous sommes prêts, mais nous attendons encore la validation de derniers tests techniques avant de l’activer.»

10% du C.A. investis chaque année

C’est surtout dans le domaine de l’ultra haut débit mobile qu’Orange entend se positionner. Là aussi, le package est prêt. Il ne manque plus que la publication du plan d’attribution des fréquences par le ministère des Communications pour passer à la phase active. «Cela devrait être le cas dans les prochaines semaines», espère M. Ittah.

Sachant qu’Orange Luxembourg tire la quasi-totalité de ses revenus (96% selon son directeur général) des activités mobiles, un tel effort n’est guère surprenant. L’opérateur a, ainsi, ces dernières années, consacré, annuellement, quelque 10% de son chiffre d’affaires (il était, en 2010, de 55,4 millions d’euros et il est, déjà, de 31,6 millions d’euros pour le 1er semestre 2011) et entend poursuivre sur sa lancée les prochaines années. 80% de ces investissements sont dédiés aux activités mobiles et radiofréquences.

L’Arpu le plus haut du marché

Il s’agit aussi de développer les Points Of Presence (POP) qui permettent à l’opérateur d’être le seul au Luxembourg à proposer un abonnement ADSL sans devoir souscrire d’abonnement préalable pour une ligne fixe auprès de l’opérateur historique. Vingt POP sont déjà déployés dans le pays et quatre autres devraient l’être d’ici à la fin de cette année.

«Nous sommes le troisième opérateur du pays en termes de part de marché, mais nous sommes le seul à connaître une aussi forte croissance du nombre d’abonnés», indique M. Ittah. Orange Luxembourg revendique ainsi, pour le 1er semestre, une croissance de 25% de son chiffre d’affaires, assortie d’une progression de 17% du nombre d’abonnés. Le tout avec un Arpu (un revenu moyen par abonné) annoncé à 50 euros mensuel, le plus élevé du marché. «Nous sommes à quelque 95.000 abonnés actifs, dont 80% en mode post paid et nous visons le seuil symbolique des 100.000 avant la fin de l’année.»

Equilibre en vue

Après 7 ans de présence au Luxembourg (d’abord sous l’enseigne Vox, rachetée en 2007 par l’opérateur belge Mobistar, filiale du groupe France Telecom), Orange est, comptablement parlant, sur le point d’arriver à l'équilibre. «Ce break-even est traditionnellement plus long à obtenir pour le 3e opérateur entrant sur un marché», explique Patrick Ittah. «La 7e année est généralement une année charnière dans les télécoms. Nous y sommes et nos perspectives sont bonnes.»

Arrivé il y a dix mois, après avoir passé 15 ans dans le domaine de l’IT et de l’intégration (il avait fondé et dirigé ComTech, devenue en 1999, Dimension Data), Patrick Ittah a donc déjà pris ses marques, sur un marché où la convergence B2B et B2C est particulièrement prononcée.

Il a eu le loisir de piloter, cet été, la refonte de l’ensemble de l’infrastructure IT de l’opérateur (facturation et gestion client), une opération qui a pu être menée à bien grâce au «support» groupe.