Orange accélère en France sa percée sur le marché de l'offre bancaire en ligne en acquérant un acteur qui compte déjà 500.000 clients. (Photo: Licence CC)

Orange accélère en France sa percée sur le marché de l'offre bancaire en ligne en acquérant un acteur qui compte déjà 500.000 clients. (Photo: Licence CC)

La révolution digitale que vit le secteur bancaire intéresse aussi les autres acteurs de l'économie. Ainsi, Orange a annoncé ce lundi poursuivre des négociations exclusives avec l'assureur mutualiste Groupama pour lui racheter 65% de sa filiale bancaire, Groupama Banque. Une opportunité d'ajouter aux 500.000 clients de celle-ci les 2 millions de clients d'Orange.

L'ancien monopole d'État des télécommunications vise ainsi à créer Orange Banque, une offre bancaire «100% mobile» – même si elle sera accessible dans les 850 boutiques de l'opérateur et dans les 3.000 agences Groupama et Gan. Orange Banque permettra dès 2017 d'effectuer des transactions au quotidien ou encore de souscrire des produits de crédit, d'épargne ou d'assurance depuis un appareil mobile. Cette offre sera ensuite lancée en Belgique et en Espagne.

Orange n'en est pas à son premier coup dans le secteur financier, puisque le groupe a lancé Orange Finance en Pologne fin 2014 et Orange Cash fin 2015, un système de paiement sans contact sur smartphone.

Structurer l'écosystème

L'opérateur est-il aussi prêt à sauter le pas au Luxembourg? «Pas à court terme», répond Thierry Iafrate, directeur du marketing et de la communication d'Orange Communications Luxembourg. Car il y a des étapes à franchir avant d'en arriver là. «Il faudrait avancer plus rapidement et mieux sur le paiement mobile», avance Thierry Iafrate. «Le marché n'est pas vraiment mature», estime-t-il.

Le marché luxembourgeois pourrait apparaître comme une aire de lancement idéale avec sa petite taille et les interconnexions entre les différents acteurs économiques. Reste un «écosystème» à bâtir – ne serait-ce que les terminaux à installer chez chaque commerçant. «Il y a une vraie volonté politique de digitaliser le pays», indique M. Iafrate, «mais elle doit être suffisamment forte, conseillée et organisée pour structurer un écosystème avec tous les acteurs – cela pourrait accélérer le mouvement».

Orange reste donc «dans l'expectative» au Luxembourg. D'autant qu'il ne sera pas facile de convaincre les grands opérateurs de cartes – Visa et Mastercard –, qui devront rogner sur leurs marges, ni même les banques, qui ont lourdement investi dans le développement de leurs propres services en ligne.