Steve Schmit (RTL) : « C’est une création originale de RTL. Le concept n’existait pas encore. » (Photo : RTL)

Steve Schmit (RTL) : « C’est une création originale de RTL. Le concept n’existait pas encore. » (Photo : RTL)

Monsieur Schmit, en quoi consiste l’émission The One, actuellement diffusée sur RTL?

« Ce casting show s’inscrit dans la logique des The Voice, voire Star Academy. Nous avions commencé dès 2002 avec une émission qui s’appelait Talents et avons changé le concept d’année en année car notre marché est quand même petit et on ne trouve pas toujours des gens différents qui chantent.

Cette émission fonctionne de la façon suivante : nous avons fait deux castings en avril où nous avons enregistré 250 candidats sans que personne ne puisse les voir hormis le technicien de son et l’équipe de production. Le jury a ensuite écouté les enregistrements. Tout a été filmé mais les candidats n’apparaissent pas à la télé jusqu’à la grande finale, qui se déroulera le 10 juin à la Rockhal, en direct devant 600 à 800 personnes. C’est une sorte de blind voting. L’essentiel, c’est la voix. On ne juge pas le physique des candidats. Nous avons d’ailleurs demandé aux candidats de garder leur identité aussi secrète que possible. Les 15 finalistes sélectionnés ont enregistré une chanson chacun. Elles passent actuellement depuis trois semaines sur RTL Radio, sur Eldoradio et à la télé avec de petits extraits. Les gens peuvent voter et en choisir huit qui concourront le 10 juin.

La production de ce type d’émissions demande-t-elle beaucoup de moyens ? Quelles retombées en attendez-vous ?

« Les moyens sont assez considérables. Nous disposons d’un budget total d’environ 120.000 euros pour une opération qui dure d’avril à juin, à raison de six magazines hebdomadaires, trois semaines de programmation musicale sur les deux radios, un site Internet, des pages Facebook qui tournent en permanence. Pour vous donner une idée, en Belgique, la RTBF a produit The Voice pour 300.000 euros et une émission hebdomadaire. Nous faisons tout en interne avec des partenaires locaux. The One est une émission low cost. Notre but était de générer de l’audience. À la télé, nous ne pouvons pas la mesurer, mais, sur Internet par exemple, elle est vraiment considérable. Nous battons aussi des records en termes de votes par SMS. 20.000 SMS de votes du public ont été déjà envoyés en deux semaines, soit 10.000 par semaine. En termes économiques, nos frais seront couverts par la publicité directe ou indirecte et les autres revenus comme les SMS.

Pourquoi avoir inventé ce concept ? Avez-vous l’intention de l’exporter ?

« C’est une création originale de RTL. Le concept n’existait pas encore. Nous avions contacté les producteurs de The Voice (Endemol et Talpa Productions), mais on nous a répondu que le marché luxembourgeois était trop petit et qu’il n’y avait pas assez de talents au Luxembourg. Selon eux, The Voice n’est pas viable en-dessous de 3 millions d’habitants. Nous l’avons développé car nous sommes dans une situation particulière au Luxembourg. Nous sommes la première télévision luxembourgeoise, mais aussi la première télé en termes d’audience sur le câble, face à toutes les télés captables au Luxembourg. Avec RTL Radio et Eldoradio, nous avons les deux radios les plus fortes du Luxembourg. Et rtl.lu, c’est le premier site Internet du pays.

Nous nous sommes donc associés dans un vrai concept plurimédia ou cross-média. Ce concept particulier fonctionne sur un marché où une télé, une radio (là où est vraiment créé le buzz) et un site Internet sont fortement associés. Cela peut être aussi le cas en Belgique et en France où notre groupe est à la fois très fort en radio et en télé. À l’intérieur du groupe, nous n’avons pas l’habitude de nous vendre les concepts, plutôt de les échanger. »