Derrière l'opération Numericable, il faut décoder qui détient quoi et quels acteurs sont concernés par une cotation. (Photo: Numericable)

Derrière l'opération Numericable, il faut décoder qui détient quoi et quels acteurs sont concernés par une cotation. (Photo: Numericable)

Le site d’information BFM Business a sorti son exclusivité dimanche. Et depuis, les agences de presse et les médias reprennent en chœur: Numericable prépare son entrée en Bourse. 

Selon ces informations factuelles – que Numericable n’a ni confirmées ni infirmées –, une première réunion en vue de l’introduction de l’opérateur sur le marché coté doit avoir lieu ce jeudi. Pour encadrer et mener à bien cette montée en Bourse, on cite la Deutsche Bank, JP Morgan et le cabinet juridique White&Case.

Le Luxembourg dans la danse...

Comme souvent dans les grosses opérations financières, le Luxembourg fait plus qu’apparaître aux coins du dossier. Dans le cas présent, chacun rappelle que Numericable est détenu par la société luxembourgeoise Altice et les fonds Carlyle et Cinven.

C’est un peu moins simple que ça. D’abord parce que Altice, au Luxembourg, relève plutôt de la galaxie, avec 22 sociétés enregistrées, couvrant toute la planète et divers niveaux d’activités financières.

Idem pour Carlyle, présent via un groupe, une fondation, des joint ventures avec d'autres fonds, dans près de 30 sociétés enregistrées au Grand-Duché... Et rebelote avec Cinven, dont les multiples déclinaisons représentent une quinzaine de sociétés luxembourgeoises.

... avec les Pays-Bas

Ensuite parce que Numericable, pour sa partie BeLux, a connu récemment des évolutions d'actionnariat, liées à des fonds également. Bel et bien présent en tant qu’opérateur au Grand-Duché (il avait notamment été épinglé en juillet dernier pour un problème de données personnelles mal sécurisées), y est actif, aujourd'hui, via deux sociétés interdépendantes, créées en 2012 seulement.

Numericable Finance se décline en SCA (société en commandite par actions) et en Sàrl classique. La SCA est contrôlée par la Sàrl et par une fondation néerlandaise Ypso 2. La Sàrl est quant à elle intégralement détenue par Ypso 1, également fondation de droit néerlandais logée à Amsterdam.

Il faudra donc voir comment se dessineront les contours de l’opération financière et quels acteurs elle pourra impliquer, le cas échéant au Luxembourg.

6 milliards d'euros

Selon BFM, l'introduction en Bourse devrait concerner un ensemble composé de Numericable et de Completel, opérateur télécoms spécialisé dans les entreprises.

Dans l’immédiat, on ne peut qu’attendre l’évaluation des analystes financiers, le début de la période de black-out avant cotation étant semble-t-il fixé au 14 octobre prochain. «Nous travaillons sur une valorisation d'environ 6 milliards d'euros – 3 milliards pour les actions, plus 3 milliards pour la dette – en ligne avec les valorisations du câble en Europe», déclare une source bancaire de BFM. Il semble que l’option de base demeure un rachat par Bouygues Telecom et SFR mais que, à défaut, tout soit prêt pour une cotation.

Sur le premier semestre, le groupe a réalisé un chiffre d'affaires en hausse de 3,8% à 453 millions d'euros. Son résultat opérationnel reste stable à 230 millions d'euros.