À 28 ans, Janine Weber dirige la filiale luxembourgeoise du logisticien Dachser. Entrée dans le groupe dans le cadre de ses études, elle ne l’a plus quitté. (Photo: Mike Zenari)

À 28 ans, Janine Weber dirige la filiale luxembourgeoise du logisticien Dachser. Entrée dans le groupe dans le cadre de ses études, elle ne l’a plus quitté. (Photo: Mike Zenari)

 
Née en Allemagne, Janine Weber s’éprend du transport et de la logistique dès la fin du lycée lorsqu’elle choisit d’étudier cette discipline en alternance à la Duale Hochschule Baden Württemberg. «Très complet, ce baccalauréat me donnait l’occasion de toucher aussi à l’économie et aux bases de la finance. C’était passionnant.»

Elle démarre sa carrière professionnelle à 19 ans au sein du groupe Dachser à Munich, un des poids lourds de la logistique européenne, environnement qu’elle n’a pas encore souhaité quitter depuis lors.

«Je n’ai pas de CV, je n’en ai jamais eu besoin! J’ai commencé dans le cadre d’un contrat en alternance lors de mes études et j’ai trouvé chez Dachser une deuxième famille. J’ai, jusqu’à présent, toujours eu de nouvelles sources d’apprentissage. Je ne me suis pas ennuyée une seconde.»

Fondée en 1930 à Kempten, lieu actuel de son siège social, Dachser, petite entreprise familiale, est devenue une multinationale dotée d’une force de frappe de plus de 25.000 employés et 437 sites sur 42 pays, pour un chiffre d’affaires global de 5,6 milliards.

«C’est son aspect familial qui m’a séduite à mes débuts et qui me plaît toujours autant. On en est à la troisième génération. Malgré sa taille, la diversité et le respect des personnes font partie de l’ADN.»

Une fois son diplôme en poche, la jeune Allemande choisit de s’expatrier au Luxembourg en 2011.

«J’ai pris ma décision très rapidement. En quatre semaines j’étais ici», se rappelle-t-elle. Elle occupe alors le poste d’operations manager dans la cellule «petites distances» et participe aux débuts de la succursale à Grevenmacher. «C’est une fonction qui demande une grande flexibilité, ainsi qu’une bonne capacité d’adaptation pour gérer les imprévus. Chaque jour était différent. C’était une expérience intense et très formatrice.»  

Goût du terrain

À Grevenmacher, Janine Weber poursuit son apprentissage managérial, apprend le luxembourgeois et y découvre la culture du travail locale. À 28 ans, elle accepte, un peu plus de quatre ans après ses débuts luxembourgeois, l’ambitieux challenge de piloter la succursale. Se faisant, elle succède à Joop Landman en poste depuis 2013 et parti en retraite, et devient alors la plus jeune CEO du groupe.

«J’ai pris cette proposition comme une preuve de confiance de la part du groupe. Je me sens entièrement soutenue par le management», partage Janine Weber. Elle endosse cette nouvelle responsabilité au 1er janvier 2016 et reporte directement à Aat van der Meer, le managing director de Dachser Benelux.

Aujourd’hui, Dachser Luxembourg pèse 8,6 millions de chiffre d’affaires. Pour l’année 2015, il y a eu 182.200 expéditions représentant 60.100 tonnes.

«Cinq ans après notre création avec une poignée d’employés du siège ainsi que quelques talents locaux, nous connaissons aujourd’hui le marché luxembourgeois. Situé entre Luxembourg-ville et Trèves, notre site de Grevenmacher est parfaitement positionné.» La succursale y possède une plateforme de cross-docking de près de 2.800m2, ainsi qu’une surface de 800m2.

Partisane d’un management de terrain et proche de ses 31 collaborateurs, Janine Weber met un point d’honneur à se montrer disponible pour chacun, d’autant plus que sept d’entre eux travaillent de nuit.

«Il y a toujours quelqu’un dans l’entrepôt de minuit à 21h. Des marchandises arrivent et partent en permanence, ce qui demande des workflows précis et constamment optimisés. Ma porte est toujours ouverte.»

Elle est secondée dans sa tâche par un responsable des opérations et un directeur commercial. Et Janine Weber de souligner l’importance des relations à l’intérieur de la succursale:

«Notre équipe est multinationale. On y trouve toutes sortes de parcours et d’expériences. C’est une de nos forces. Tout comme la formation de nos talents, qui concerne chacun d’entre nous, l’étendue de notre réseau et nos outils IT développés en interne. Nos standards de qualité sont très élevés. Écouter l’équipe me prend beaucoup de temps, mais ce n’est jamais perdu. Tout le monde échange beaucoup. La taille de l’entreprise nous le permet encore. Si mes commerciaux sont heureux, mes clients le seront aussi. Je défends une gestion d’équipe positive.»

Cette première année en poste, outre des cours de néerlandais pour dialoguer avec ses homologues des Pays-Bas, interlocuteurs forcément réguliers, Janine Weber entend bien accélérer le développement du site.

«Dans les métiers logistiques, on ne s’ennuie jamais. Plutôt que de viser le succès à court terme, nous essayons d’adopter une vision à long terme dans tout projet. Rendre nos clients épanouis sous-entend d’innover en continu et d’opérer une veille technologique précise. J’envisage la relation avec eux comme un partenariat gagnant-gagnant, honnête et transparent. Je ne crois pas en la vente agressive. Il faut être prêt à se remettre en question.»