«Ces infrastructures vont nous donner la possibilité d’être encore plus créatifs», indique Jean-Claude Kihn au sujet du futur campus automobile. (Photo: Maison Moderne)

«Ces infrastructures vont nous donner la possibilité d’être encore plus créatifs», indique Jean-Claude Kihn au sujet du futur campus automobile. (Photo: Maison Moderne)

M. Kihn, votre carrière a commencé chez Goodyear en 1988, au sein du centre d’innovation où a été présenté le futur Luxembourg Automotive Campus. L’événement a donc une résonnance particulière pour vous qui êtes originaire du pays…

«J’ai en effet commencé dans ce bâtiment et je me souviens que nous y tenions une réunion de département tous les mercredis à 8 heures. Je me souviens encore plus particulièrement de ma première présentation au groupe en anglais dans cette même salle, ce qui était un grand changement pour moi puisque j’avais effectué des études en Belgique, essentiellement en français. Au-delà des souvenirs, l’annonce de la création du Luxembourg Automotive Campus m’apporte beaucoup d’émotions positives, car ce changement qui s’annonce est véritablement motivant pour l’avenir. Ces infrastructures vont nous donner la possibilité d’être encore plus créatifs.

Comment avez-vous, au sein d’un groupe intégré tel que celui de Goodyear, défendu le projet du campus? 

«Nous l’avons défendu avec de bons arguments, dont celui de l’impact énorme qu’auront les bureaux modernes que nous occuperons prochainement. Nous en avons d’ailleurs fait l’expérience avec nos collaborateurs du siège social à Akron, aux États-Unis, qui ont pu déménager des bureaux plus anciens vers des bâtiments ‘state of the art’. Cela a eu un impact sur la motivation des gens, d’autant plus que les nouveaux bâtiments sont conçus pour favoriser la collaboration. À Akron, il s’agit d’une collaboration entre collègues; dans le cas du Luxembourg, nous pensons aussi à une collaboration avec d’autres sociétés. Ceci rejoint notre démarche d’'open innovation' qui me paraît essentielle pour répondre aux enjeux du futur de l’automobile. Nos équipes ont certainement de bonnes idées, mais nous devons les confronter avec les idées des autres sociétés ou encore de l’Université pour apporter de nouvelles réponses aux attentes de l’industrie.

Peut-on dire que le Luxembourg continue de garder une place à part dans le groupe?

«Même si elle n’est pas concernée par le projet du campus, la présence de notre usine est importante pour notre empreinte au Luxembourg, de même qu’une partie des quartiers généraux de la région Emea qui sont basés ici au Luxembourg et qui iront dans les futurs bâtiments du campus.

Comptez-vous créer de nouveaux emplois grâce aux nouvelles infrastructures?

«Nous voulons transférer les employés, pas en rajouter. Il s’agit de 1.500 collaborateurs, dont la majeure partie travaille dans la R&D. Il faut y ajouter des fonctions dédiées à la région Emea comme le marketing ou les ressources humaines.

Quel investissement représente ce nouveau projet?

«Nous n’avons pas encore finalisé l’estimation de l’enveloppe budgétaire.

En quelques mots, comment percevez-vous le futur du secteur automobile?

«Nous sommes au bord d’une révolution dans la mobilité. Nous sommes convaincus que les véhicules autonomes prendront une importance énorme dans un futur relativement proche. Des études estiment que 85 millions d’automobiles autonomes seront vendues par an à l’horizon 2035. Nous voulons non seulement participer à ce changement, mais aussi être un acteur actif du changement. La conception de l’Eagle 360, un pneu de nouvelle génération destiné aux voitures autonomes, participe à cette dynamique.»