Claude Kremer: «Tous les matins, quand j’arrive au bureau, au Kirchberg. Quand j’étais petit, il n’y avait là que des champs de labours. Maintenant c’est un beau quartier d’affaires, digne des plus grandes métropoles mondiales.» (Photo: Arendt & Medernach)

Claude Kremer: «Tous les matins, quand j’arrive au bureau, au Kirchberg. Quand j’étais petit, il n’y avait là que des champs de labours. Maintenant c’est un beau quartier d’affaires, digne des plus grandes métropoles mondiales.» (Photo: Arendt & Medernach)

Monsieur Kremer, votre travail contribue au rayonnement à l’international du Luxembourg. Quand en avez-vous pris conscience pour la première fois?

«Lors d’une conférence sur les fonds à Hong Kong, fin des années 80. Un participant local s’avance vers notre petite délégation luxembourgeoise et nous dit: ‘Wow, you guys have taken the lead on something that’s going to become very big!’. Il nous félicitait évidemment pour avoir été les premiers à transposer la directive Ucits. Tout restait à faire, mais j’ai réalisé soudain que le Luxembourg était en train de décoller grâce à un formidable travail d’équipe. Quand on a l’intuition de tenir quelque chose de très prometteur, il faut foncer.

Comment se positionne votre secteur à l’international? Peut-on parler d’un secteur financier typiquement luxembourgeois?

«‘Ucits made in Luxembourg’ est devenu un label de qualité dans le monde entier. Paradoxalement, ce qui est typiquement luxembourgeois dans notre secteur des fonds d’investissement, c’est son caractère européen et mondial. Européen, puisque, ne l’oublions pas, Ucits est au départ une success-story de l’Union… et nous sommes, à Luxembourg, toujours à la pointe de la réglementation européenne. Mondial, puisque nous savons accueillir les professionnels du monde entier et distribuer nos produits et services sur les cinq continents. Nous avons aussi su être innovants, voire pionniers. Je crois que ces mêmes atouts nous aideront dans d’autres secteurs en devenir, comme le space mining.

Luxembourg est un pays «fiable, dynamique et ouvert». Reconnaissez-vous Luxembourg dans ces mots-clés retenus par le gouvernement?

«Oui. Mais attention, rien n’est jamais acquis. Je dirais même que cela demande un travail de tous les jours. Quand on connaît le succès qui est actuellement le nôtre, on peut être tenté de se reposer sur ses lauriers. Mais tout peut se perdre en une génération. Je suis très confiant dans nos atouts, mais nous devons rester vigilants et combatifs. Au sens sportif du terme: compétitifs, en forme, à la pointe du progrès.

Que vous disent vos interlocuteurs à l’étranger sur le Luxembourg?

«Il y a une forme de double langage. En privé, les décideurs que je rencontre comprennent les mérites de notre modèle démocratique, économique et social. La plupart sont très admiratifs. Mais en public, les mêmes peuvent se montrer critiques, en employant de mauvais arguments. Tout simplement parce que nous vivons un retour des nationalismes. Dans les périodes de difficultés économiques, la facilité pousse à désigner des boucs émissaires. Soyons résilients. Le roseau plie, mais ne rompt pas. Évitons toute arrogance qui alimenterait la jalousie. Par exemple, si quelqu’un cite notre PIB par habitant, saluons la contribution décisive des frontaliers à cet indicateur. Faisons preuve de pédagogie. Nous n’avons rien à cacher, d’autres peuvent venir s’inspirer de nos méthodes.

Celebrating Luxembourg

Et qu’est-ce que vous leur répondez pour leur donner envie de visiter le Luxembourg?

«Justement, je leur propose de venir découvrir la réalité de ce que nous créons. Observer le fonctionnement de notre petit laboratoire aux circuits de décision courts. Et comprendre aussi comment nous concilions efficacité économique, vitalité politique et sociale et qualité de vie.

Quand étiez-vous particulièrement fier du Luxembourg?

«Tous les matins, quand j’arrive au bureau, au Kirchberg. Quand j’étais petit, il n’y avait là que des champs de labours. Maintenant c’est un beau quartier d’affaires, digne des plus grandes métropoles mondiales. Il faut savoir apprécier le chemin parcouru. En fait, je suis fier de nous autres Luxembourgeois, ceux qui sont nés ici comme ceux qui ont adopté notre pays. Continuons ce chemin et restons ouverts à ceux qui veulent nous rejoindre.»

L’aventure #CelebratingLuxembourg continue sur celebratingluxembourg.com pour découvrir toutes les personnalités.

La grande soirée #CelebratingLuxembourg se déroule le 13 décembre à la Rockhal: infos et réservations en ligne.