François Benoy: «Je suis heureux aussi que le Luxembourg ait résisté à l’extrême droite.» (Photo: Nader Ghavami)

François Benoy: «Je suis heureux aussi que le Luxembourg ait résisté à l’extrême droite.» (Photo: Nader Ghavami)

Quelle est la raison de votre engagement en politique?

François Benoy. – «J’ai toujours été une personne très engagée et j’ai toujours voulu faire bouger les choses. Laisser le monde meilleur en tentant d’y apporter ma part, c’est un de mes buts. J’ai été chez les scouts, dans les associations d’étudiants… J’ai toujours eu aussi une forte conscience écologique. Lors de mes études, j’ai été en Allemagne et en Suisse et là j’ai vu à quel point il fallait faire bouger les choses. De retour au Luxembourg, je me suis naturellement engagé chez Déi Gréng en 2011.

Quel est votre idéal politique?

«Je travaille dans la société civile, dans le domaine de la protection de l’environnement. Mais je vais quitter cette fonction pour me consacrer à la politique. La question écologique est mon idéal et je veux aider à une vraie transition écologique. La justice sociale me semble aussi un idéal politique.

Y a-t-il eu ou y a-t-il encore un modèle qui vous inspire?

«Beaucoup, et pas nécessairement des personnages publics. Donc je préfère ne pas en citer.

Que retenez-vous de cette campagne?

«Différentes choses. Tout d’abord qu’au niveau du débat on peut sans doute mieux faire au Luxembourg. La possibilité du panachage fait que les personnes sont plus mises en avant que les idées. Ensuite, que la langue luxembourgeoise était un sujet de campagne, mais que finalement cela n’est pas apparu prioritaire aux électeurs. Enfin, que l’écologie, elle, a été vue comme importante.

Des expériences électorales antérieures vous ont-elles aidé?

«Oui, car j’ai fait toutes les campagnes depuis 2011. Cela en fait donc quelques-unes, toutes ont été différentes.

La clarté de notre programme a été la clé du succès.

François Benoy, député Déi Gréng

Qui ont été vos soutiens les plus directs?

«Ma compagne, avant tout. Nous avons deux petites enfants, elle travaille, mais elle tout géré à la maison! Sans elle, rien n’était possible. Puis il y a le parti, l’équipe. Un parti qui laisse une place aux jeunes, avec des gens qui ne sont pas accrochés à leur mandat. Si Carlo de Toffoli ne m’avait pas laissé sa place au conseil communal, je n’aurais peut-être pas fait ce score!

Y a-t-il des situations que vous regrettez?

«Dans toutes les campagnes, il y a des décisions stratégiques à prendre. Vu notre bon score, je pense que les bonnes options ont été prises. La clarté de notre programme a été la clé du succès. On dit clairement où sont nos priorités et on ne promet pas tout, car on ne peut pas tout faire. 

Les résultats du 14 octobre ont-ils été une surprise?

«Cela a été une surprise pour tous. Je pensais que nous gagnerions deux sièges et on en a trois? Pour le reste, le CSV recule encore et aurait pu perdre encore plus nettement.

Quelle vision avez-vous du paysage politique de 2018?

«Le système politique est en train de changer. Les grands partis populaires sont en baisse. Ils manquent maintenant de confiance. Et les électeurs vont vers ceux qui ont un programme clair. Je suis heureux aussi que le Luxembourg ait résisté à l’extrême droite.

Le Luxembourg doit aller vers une économie plus verte.

François Benoy, député Déi Gréng

Comment votre parti doit-il se positionner? Doit-il conserver son ADN pur ou s’adapter au contexte?

«On négocie. Je pense cependant que nos propositions doivent se trouver dans l’accord qui sera nuancé de vert. On a des gens à niveau pour négocier. Je suis donc optimiste.

Quelle mesure souhaiteriez-vous voir adopter?

«Il y en a beaucoup. Mais je ne peux encore faire de choix.

Quelles sont vos matières de prédilection?

«La nature, l’environnement, l’agriculture. Mais aussi le logement. J’ai beaucoup travaillé sur les nouveaux logements intergénérationnels…

Quelles sont les matières qui vous attirent le moins?

«Bonne question. Je n’en vois pas beaucoup. Je suis peut-être a priori moins sensible à tout ce qui touche à la Défense. Mais la sécurité est un domaine actuellement important.

Quelle est votre priorité pour le pays sur le plan économique?

«La diversification. Le Luxembourg doit aller vers une économie plus verte. Le secteur financier pèse trop lourd. Il faut laisser plus de place à la créativité, à la culture, à l’innovation, mais pas seulement technologique.

Quelles sont vos ambitions personnelles pour cette législature?

«J’espère être à la hauteur. C’est une grande responsabilité que de travailler sur le plan législatif et au niveau du contrôle du travail du gouvernement. J’espère m’inclure dans un travail qui fera avancer le pays.»