Si la nouvelle rencontre entre Theresa May et Jean-Claude Juncker n’a pas permis d’aboutir à un accord complet sur le Brexit, elle aura au moins abouti à l’émergence de «progrès substantiels», a assuré lundi le président de la Commission européenne. Évoquant rapidement «les deux ou trois questions qui restent encore ouvertes», sans toutefois les nommer, le Luxembourgeois a assuré que les positions des deux parties «se rapprochent considérablement».

Au point qu’il se dit désormais «confiant» dans la possibilité de parvenir aux «progrès suffisants» exigés par les chefs d’État et de gouvernement européens sur les trois sujets-clés que sont les droits des citoyens européens vivant au Royaume-Uni, le montant de la facture du divorce et la question de la frontière irlandaise. Des avancées qui doivent être entérinées avant le prochain Conseil européen des 14 et 15 décembre prochain et qui doivent permettre d’enclencher la seconde phase des négociations, dédiées à la mise en place de la future relation commerciale entre le Royaume-Uni et les 27.

Désaccord sur la question irlandaise

Si Theresa May a elle aussi souligné que «les négociations ont été difficiles», elle a savamment entretenu le flou sur les points d’achoppement qui restent à aplanir, préférant parler «d’une compréhension désormais commune», même si elle souligne que «des différences subsistent encore». Une référence potentielle au rôle joué par la Cour européenne de justice de l’Union européenne dans un Royaume-Uni post-Brexit ou au montant que devra verser Londres dans le cadre des engagements financiers européens.

Selon la presse britannique, les échanges qui auront lieu dans les jours à venir ne devraient porter que sur des détails, la télévision publique irlandaise assurant qu’un compromis sur l’épineuse question de la frontière entre l’Ulster et la République d’Irlande a été trouvé. Londres aurait ainsi accepté de maintenir en Irlande du Nord des règles similaires à celles en vigueur au sein du marché unique européen et de l’union douanière afin qu’il n’y ait «pas de différence» avec le reste de l’île. Une affirmation toutefois loin d'être confirmée, puisque n'ayant pas obtenu à ce jour l'accord des unionistes nord-irlandais du DUP, alliés de Theresa May, fermement opposés à toute différence de statut entre l'Ulster et la Grande-Bretagne.