Olivier Toth a pour mission, depuis 12 ans, de faire émerger de nouveaux talents musicaux du pays. (Photo: Maison Moderne / Archives )

Olivier Toth a pour mission, depuis 12 ans, de faire émerger de nouveaux talents musicaux du pays. (Photo: Maison Moderne / Archives )

Monsieur Toth, quelle est la recette pour attirer autant de grandes vedettes internationales au Luxembourg?

«La recette est assez simple: il faut une équipe passionnée et engagée, une infrastructure de haute qualité et qui est en mesure de répondre de manière flexible aux exigences et demandes des grandes productions. Dès le début, nous avons misé sur la qualité de notre service, agissant tant comme promoteur que comme lieu d’accueil, afin que les artistes qui se produisent à la Rockhal gardent un bon souvenir de leur passage au Luxembourg. Nous travaillons avec cette même détermination depuis l’ouverture de la Rockhal afin d’implanter le Luxembourg sur la carte des tournées internationales. Il en résulte un réseau de bons partenaires d’affaires, développé durant ces 12 dernières années.

Avez-vous le sentiment que la Rockhal est devenue un des grands points d’attraction du Luxembourg?

«Absolument! Notre public ne vient pas seulement du Luxembourg et de la Grande Région, mais nous observons que de nombreux fans de musique sont prêts à voyager de plus en plus loin pour venir aux concerts à la Rockhal.

Outre l’organisation des concerts, la mission du Centre de musiques amplifiées est aussi le lancement de nouveaux talents luxembourgeois. Les artistes luxembourgeois rayonnent-ils plus à l’étranger aujourd’hui qu’hier?

«Il y a toujours eu bon nombre d’artistes luxembourgeois qui ont eu un certain succès à l’étranger. Nous pouvons pourtant observer que notre scène s’est aujourd’hui structurée de manière plus professionnelle et que les artistes intègrent dès le départ des opportunités internationales dans leur plan de développement.

De notre côté, nous avons dès le début promu ces opportunités dans le cadre de différents réseaux de partenaires, dont notamment le Printemps de Bourges à partir de 2006 ou le réseau Multipistes dès 2010. Le Rocklab de la Rockhal est devenu un contact essentiel pour les artistes et musiciens qui souhaitent développer leurs projets. Nous estimons que le soutien que nous pouvons apporter joue un rôle important pour le développement continu de la scène musicale du Luxembourg. Le Sonic Visions Music Conference et Festival fait d’ailleurs partie intégrante de ces mesures alors que nous proposons aux artistes du Luxembourg, mais aussi à ceux de la Grande Région, une plateforme d’échange, de rencontre, d’inspiration et de formation, combinée à plusieurs scènes permettant aux artistes de se présenter à un public local, régional et international, comprenant entre autres de nombreux professionnels venus depuis l’Europe entière pour découvrir nos artistes.

Plus récemment, nous avons pu élargir les possibilités de rayonnement à travers des réseaux comme Liveurope, à partir de 2014, ouvrant la voie aux artistes luxembourgeois vers 13 des meilleurs clubs et salles en Europe, et INES, réseau de huit festivals showcase européens, promouvant, entre autres, la formation et la performance sur scène d’artistes émergents et de leur équipe.

Je constate un intérêt prononcé de la part des artistes luxembourgeois par rapport à ces opportunités.

Votre travail, depuis 12 ans, contribue au rayonnement à l’international du Luxembourg. Quand en avez-vous pris conscience pour la première fois?

«Ce devait être l’annonce du concert de Depeche Mode en 2009, combinant plusieurs journées de préparation et de répétitions avant que le groupe ne joue le premier concert de sa tournée mondiale à la Rockhal. Nous avons reçu des demandes de tickets littéralement depuis toutes les parties de la planète, y compris le Japon, l’Australie et l’Amérique du Sud.

Comment se positionne la scène musicale luxembourgeoise à l’international?

«Nos artistes et musiciens se positionnent de mieux en mieux. Le Luxembourg est aujourd’hui perçu comme un pays qui, en dehors de programmer des artistes internationaux sur nos scènes, dispose d’une scène vivante de ‘music made in Luxembourg’. Un très bon exemple est constitué notamment par les nombreuses performances d’artistes luxembourgeois sur les scènes de festivals internationaux, showcases et autres, et de soirées luxembourgeoises, notamment celles organisées conjointement par music:LX et la Rockhal tous les ans tant au Reeperbahn Festival à Hambourg, ainsi qu’au Primavera Festival à Barcelone.

Peut-on parler d’une scène musicale typiquement luxembourgeoise?

«Je pense que oui. Notre scène est petite mais elle est très diversifiée et multiculturelle. Les influences sont aussi variées et multiples que nos concitoyens. Nous sommes très ouverts à toutes les tendances internationales, mais en même temps, nos artistes ont des expériences très différentes et variées qu’ils utilisent pour développer leur propre identité artistique, avec beaucoup de succès d’ailleurs.

Le Luxembourg est un pays… fiable, dynamique et ouvert. Reconnaissez-vous le Luxembourg dans ces mots-clés retenus par le gouvernement?

«J’estime que la fiabilité et le dynamisme sont des atouts importants de notre pays. L’ouverture s’avère particulièrement importante pour notre secteur de la musique, tout aussi bien que pour les différents secteurs des industries créatives en général.

Que vous disent vos interlocuteurs à l’étranger sur le Luxembourg?

«Ce qui me frappe régulièrement est combien de personnes nous mettent en relation avec Radio Luxembourg, notamment en Grande-Bretagne, mais pas seulement là-bas. Cette marque constitue, même aujourd’hui, une référence musicale associée au Luxembourg. Par ailleurs, je suis d’avis que nous sommes aujourd’hui perçus de manière beaucoup plus diversifiée qu’il y a encore quelques années; on ne nous limite plus aux banques et compagnies d’assurances.

Celebrating Luxembourg

Et que leur répondez-vous pour leur donner envie de visiter le Luxembourg?

«Dès que nous sommes à l’étranger, nous devenons automatiquement des ambassadeurs du Luxembourg. Je promets à mes interlocuteurs qu’ils seront surpris par la diversité de notre pays, par son caractère international associé à notre savoir-vivre. Chaque année, nous invitons à Sonic Visions, notre conférence de musique, de nombreuses personnalités internationales de l’industrie de la musique, qui passent généralement quelques jours à Belval. Nous pouvons régulièrement constater que l’intérêt pour notre pays et ce qu’il a à offrir est très grand.

Quand avez-vous été particulièrement fier du Luxembourg?

«En début d’année, il y a eu ce match déjà légendaire de Gilles Muller qui m’a particulièrement touché. Ce qui me rend heureux, c’est que j’ai l’impression que ces occasions se présentent de plus en plus souvent, que ce soit dans des disciplines sportives, mais aussi dans notre industrie de la musique ou dans le domaine des nouvelles technologies avec des produits très ambitieux, voire visionnaires.  

En particulier, et très récemment, j’ai été très fier en voyant les performances des artistes luxembourgeois sur scène au Sonic Visions et les réactions du public, de même que le feed-back très positif que j’ai reçu de la part de nos invités internationaux, venus pour découvrir notre scène musicale.»

L’aventure #CelebratingLuxembourg continue sur celebratingluxembourg.com pour découvrir toutes les personnalités.