Si Nordea Bank et Barclays ont «à peu près la même valeur marchande», la première compte moins de 30.000 employés, et la seconde 80.000, fait remarquer Bloomberg. (Photo: Licence C. C.)

Si Nordea Bank et Barclays ont «à peu près la même valeur marchande», la première compte moins de 30.000 employés, et la seconde 80.000, fait remarquer Bloomberg. (Photo: Licence C. C.)

Pour certains, c’est un patron sans état d’âme, pour d’autres, un visionnaire. Tout dépend de quel côté on se place pour analyser les décisions radicales que le CEO de Nordea Bank, Casper von Koskull, a prises au cours des derniers mois.

Car si la première banque nordique s’est fait connaître en fin d’année dernière comme celle qui prévoyait de supprimer 6.000 emplois d’ici 2021, soit 13% de ses effectifs – au Luxembourg, cela s’est traduit par la fermeture de sa branche –, elle affiche aujourd’hui une rentabilité exemplaire, notamment grâce à la robotisation d’une partie importante de ses activités.

Son bénéfice d’exploitation pour le second trimestre a connu une croissance de 31%, par rapport à l’an passé. Il s’agit de loin de la meilleure performance parmi les autres banques suédoises, Swedbank, Handelsbanken et SEB AB. Un résultat rendu possible par une réduction de 11% de ses coûts, toujours au second trimestre, alors que ses concurrentes directes ont toutes enregistré des augmentations.

L’automatisation n’est plus un tabou

Pour montrer qu’il s’agit d’un phénomène qui dépasse la région nordique, Bloomberg fait une comparaison entre Nordea Bank et Barclays pour faire valoir que si les deux établissements ont «à peu près la même valeur marchande», le premier compte moins de 30.000 employés, et le second 80.000.

Si l’ensemble du monde bancaire se demande quel virage prendre devant la révolution technologique en cours, Nordea Bank a donc brisé les tabous pour prendre la direction d’une robotisation poussée à son maximum.

Tout ce qui peut être automatisé sera automatisé.

Johan Torgeby, CEO de SEB AB

Lors de l’annonce de la réduction de ses effectifs, en octobre dernier, Casper von Koskull avait expliqué dans une interview que celle-ci était la conséquence d’une nécessaire transition vers «la banque du futur». Et d’ajouter: «Je pense que c’est un mouvement qui va s’imposer à tout le secteur à l’avenir.»

Une vision qui semble déjà inspirer les autres banques suédoises, qui sont par ailleurs connues pour être à la pointe de la digitalisation. Et Bloomberg de citer Johan Torgeby, le CEO de SEB AB: «Tout ce qui peut être automatisé sera automatisé.»