Au Luxembourg, les expatriés britanniques parlent de «catastrophe». (Photo: Lëtzebuerger Land)

Au Luxembourg, les expatriés britanniques parlent de «catastrophe». (Photo: Lëtzebuerger Land)

Le Brexit qui a ébranlé l’Union européenne confronte le Luxembourg à une série d’opportunités et de risques: La place financière pourrait profiter d’une délocalisation de sociétés financières implantées à Londres, et le Luxembourg se porte candidat pour offrir un refuge à l’Autorité bancaire européenne. Mais une sortie de la City de Londres du marché intérieur pourrait également renforcer le dumping fiscal. Le départ des Britanniques changerait le rapport de force entre les nations et les institutions de l’Union européenne — un de ces moments où le Grand-Duché est menacé de perdre en influence. Pour sa nouvelle édition, le Lëtzebuerger Land a également rendu visite aux «expats» britanniques. Ils ne parlent pas de «Brexit», mais de «catastrophe».

Clou-less

La semaine dernière, peu avant la Fête nationale, les ouvriers de la tréfilerie de Bissen ont pu apercevoir les émissaires d’Oaktree Capital Management, venus pour un tour de due diligence et pour inspecter les machines, la comptabilité et le personnel. ArcelorMittal cherche un repreneur pour la firme WireSolutions, à laquelle appartient la petite mais profitable usine de Bissen. Selon toute probabilité, l’acheteur aura à «consolider» au niveau européen. La question capitale qui se pose aux usines françaises et luxembourgeoise sera: au profit et aux dépens de qui la restructuration se fera-t-elle? Les neuf fabriques et leur personnel se retrouvent opposés dans une logique de rivalité. Et les 370 salariés de Bissen oscillent entre angoisse et convoitise. 

Les invisibles

Quelque 450 affaires de femmes de ménage sont pendantes devant les tribunaux du travail, qui ont à juger, au cas pas cas, si elles ont droit au salaire social minimum qualifié ou non. Alors que les «class actions», les actions de groupe, n’existent pas au Luxembourg, le patronat tient à ce que les affaires soient jugées une à une et reproche aux avocats des femmes, soutenus par l’OGBL, de faire du harcèlement judiciaire. Alors que les procès se passent quasiment sans preuves objectives, les juges ont à apprécier avec beaucoup de doigté les cas individuels afin de déterminer si une «nettoyeuse de bâtiments» a acquis des compétences professionnelles telles qu’elles lui donnent droit à la majoration de l’ouvrier qualifié, soit à passer de onze à treize euros de salaire horaire. Car derrière la question de principe se cache une affaire de gros sous.