Enthousiaste quant au rapprochement productif du Luxembourg et de la Chine, Nicolas Mackel souhaite renforcer les actions luxembourgeoises sur d’autres marchés tels que l’Inde, la Thaïlande, la Malaisie, le Vietnam, l’Australie ou encore le Canada. (Photo: LFF)

Enthousiaste quant au rapprochement productif du Luxembourg et de la Chine, Nicolas Mackel souhaite renforcer les actions luxembourgeoises sur d’autres marchés tels que l’Inde, la Thaïlande, la Malaisie, le Vietnam, l’Australie ou encore le Canada. (Photo: LFF)

Monsieur Nicolas Mackel, il y a 10 ans, quel était le but visé par la création de Luxembourg for Finance?

«Le premier objectif a été de fédérer les efforts de promotion de différents acteurs de la Place grâce à la création d’une nouvelle entité basée sur le partenariat public/privé. Le mandat était d’aider au développement de la Place en organisant des missions pour ouvrir de nouveaux marchés et développer d’autres marchés où nous étions déjà actifs. Mais depuis, tout en renforçant cette activité, nous en avons créé d’autres.

Justement, comment a évolué la mission de LFF au cours de ces 10 premières années?

«Quand j’ai remplacé Fernand Grulms, à la mi-2013, au poste de CEO de LFF, j’ai d’abord mis l’accent sur le travail de communication. Nous avons créé une newsletter, le magazine ‘Leo’ et développé notre présence sur les réseaux sociaux. Nous avons ensuite passé beaucoup de temps à aller à la rencontre de journalistes internationaux afin de leur expliquer le rôle de la Place luxembourgeoise. Ça m’a permis de développer un réseau solide dans les médias internationaux. Activité moins visible, mais de plus en plus importante, surtout depuis le Brexit, nous nous sommes donné pour mission d’attirer de nouveaux acteurs au Luxembourg en allant à leur rencontre dans leur pays. Enfin, nous avons encore développé des dossiers thématiques comme le renminbi, les fintech ou le Brexit.

Quels ont été les principaux succès enregistrés au cours de cette première décennie?

«Les succès, s’il y en a eu, ne sont pas forcément les nôtres. Nous jouons souvent un rôle d’intermédiaire, de conduit. Nous devons montrer à l’extérieur ce qui se fait au Luxembourg. L’important pour nous est que le produit à promouvoir soit bon. Mais je pense qu’on peut quand même citer de beaux succès dans le cadre du dossier Brexit. Nous avons permis à ce que des acteurs étrangers soient convaincus de l’intérêt de rejoindre le Luxembourg. Nous sommes aussi parvenus à infléchir la manière dont certains journaux parlent du Luxembourg. Ce qui n’aurait évidemment pas été possible sans la transition opérée par le pays vers la transparence.

Vous êtes aux commandes de LFF depuis bientôt cinq ans. Quel bilan tirez-vous à titre personnel?

«C’est une expérience très positive, très enrichissante. C’est un job très gratifiant. Dans mes nombreux contacts avec les journalistes internationaux, par exemple, il y en a très peu qui n’ont pas voulu comprendre ce qu’était vraiment le Luxembourg. Cinq ou six à peine. Souvent, au terme de la discussion, ils perçoivent qu’il y a plus à dire du Luxembourg que ce qu’ils en connaissent. Certains depuis s’abstiennent d’en parler négativement. Il y en a encore évidemment qui sont persuadés que le Luxembourg est à l’origine de tous les maux, mais on ne peut pas se battre contre tout. Il y a en tout cas de l’espoir.

Avez-vous une idée du nombre de voyages que vous avez effectués au cours de votre mandat?

«Non, je ne les ai pas comptés. Je sais par contre qu’en 2017, j’ai passé 102 jours à l’extérieur du pays. Et pour rester dans les chiffres, en 10 ans, LFF s’est rendue dans 83 villes de 54 pays, a organisé 127 événements, invité 523 orateurs et accueilli 21.455 participants. Nous avons aussi rencontré 700 journalistes travaillant pour des médias de 17 pays. Enfin, en 10 ans, l’équipe est passée de 9 à 17 personnes (12 femmes et 5 hommes).

LFF se donne-t-elle de nouveaux objectifs pour atteindre ses 20 ans?

«Oui, nous avons effectivement des idées sur ce sur quoi nous devons travailler. Nous devons notamment nous adapter à un monde de plus en plus digital dans la manière de communiquer. Nous le faisons déjà, mais pas encore suffisamment. Nos actionnaires nous demandent aussi d’encore développer notre action pour attirer de nouveaux acteurs au Luxembourg. C’est vital pour la Place luxembourgeoise et nous allons donc intensifier cet axe. Pour le reste, l’essentiel consiste à rester flexible et à pouvoir anticiper des mouvements à court terme. La veille du Brexit, je ne pensais pas qu’il se produirait. Depuis, nous avons dû y consacrer beaucoup de temps.

'importance pour LFF de miser sur les fintech au cours des prochaines années. «Les fintech sont en train de transformer la finance mondiale, nous devons rester des pionniers.»

Ce mercredi matin, Pierre Gramegna, en tant président de LFF, a insisté sur l

On a beaucoup parlé des bonnes relations avec la Chine ces dernières années. Quelles seront les autres «terres d’évangélisation»?

«Nous avons effectivement connu beaucoup de succès en Chine, c’est un marché sur lequel nous devons encore marquer notre présence. Mais nous devrons aussi investir plus de temps sur des marchés comme l’Inde où nos actions ont, jusque-là, été très timides. Et de fait, il n’y a aucune banque indienne au Luxembourg et peu de fonds d’investissement. C’est sans doute un marché à développer, comme le sont la Thaïlande, la Malaisie, le Vietnam, l’Australie ou le Canada. Je constate aussi qu’il existe encore des banques européennes qui ne sont pas présentes au Luxembourg, c’est aussi une idée pour les prochaines années. Enfin, nos terres d’évangélisation peuvent aussi prendre la forme de thématiques. Celle de la finance verte par exemple. Je me rends dans deux semaines en Malaisie et les autorités viennent de me demander de leur expliquer l’action du Luxembourg dans ce domaine.»