Nicolas Buck regrette le discours politicien des élus locaux sur les futures implantations industrielles. (Photo: Sébastien Goossens / archives)

Nicolas Buck regrette le discours politicien des élus locaux sur les futures implantations industrielles. (Photo: Sébastien Goossens / archives)

Après 18 mois de relative euphorie à entendre que de nouveaux investissements industriels pointaient du nez au Luxembourg, avec à la clé plus de 500 nouveaux emplois, les esprits s’échauffent subitement quant à l’opportunité de voir s’installer certaines unités de production.

Le débat a d’abord porté sur l’installation d’une unité de production de yaourts du groupe grec Fage à Bettembourg. Pierre d’achoppement: une consommation annuelle en eau jugée excessive pour un pays comme le Luxembourg. Cette semaine, c’est l’éventuelle implantation d’une usine de production de laine de roche du groupe Knauf dans le sud du pays qui a fait monter la tension.

L’industrie, en haut de l’agenda

Après les déclarations politiques à tous niveaux, le président de la Fedil, Nicolas Buck, nous livre ses impressions sur ces enjeux. «Je vois d’abord le côté positif, c’est que l’industrie est revenue à l’avant de l’actualité. Alors que l’on se disait dans une ère post-industrielle, depuis 12 mois les investissements industriels sont le premier sujet de préoccupation.»

Heureux de la prise de conscience que l’industrie est un acteur au centre du développement économique, le président des industriels luxembourgeois regrette toutefois l’effet «Nimby» (pas chez moi!) des élus locaux.

«Je ne connais pas suffisamment les dossiers particuliers pour me prononcer au cas par cas, mais ce qui est clair c’est qu’il existe des procédures pour l’implantation des sociétés et que, si elles y répondent, elles ont le droit de s’implanter.»

Il dit aussi regretter le délai – 24 mois – entre la prise de contact entre ces sociétés et l’administration et l’ouverture, aujourd’hui, d’un débat public. «Ce délai pose réellement problème. Entre-temps, ces industriels ont acquis un terrain et attendent de pouvoir se lancer.»

Si nous souhaitons de la substance, il faut accepter de voir apparaître des bureaux et des usines.

Nicolas Buck, président de la Fedil

«La vraie question aujourd’hui», lance Nicolas Buck, «est de savoir si on veut être un pays de boîtes aux lettres ou si l’on veut avoir de la substance. Si on est partisan de la deuxième option, alors il faut accepter de voir apparaître des bureaux et des usines.»

Reste que l’on est dans une année électorale importante et que les prises de position se font plus tranchées. «Il y a 107 bourgmestres dans le pays», pointe encore le patron des patrons luxembourgeois. «Si tous s’expriment pour faire de la politique politicienne, on ne va pas y arriver. À un moment, il faudra simplement respecter les procédures.»