Le président de la Fedil, Nicolas Buck, estime que la question des frontaliers est trop souvent évitée par les politiques, qui ne prennent pas suffisamment en compte leur importance et l’enjeu qu’ils représentent pour l’économie locale. (Photo: Maison moderne / archives)

Le président de la Fedil, Nicolas Buck, estime que la question des frontaliers est trop souvent évitée par les politiques, qui ne prennent pas suffisamment en compte leur importance et l’enjeu qu’ils représentent pour l’économie locale. (Photo: Maison moderne / archives)

C’est l’un des cinq personnages les plus influents du Luxembourg, selon l’Institut de la Grande Région, et il a un avis sur tout. Voilà comment Nicolas Buck est présenté par nos confrères du Quotidien, qui ont publié dans l’édition de mercredi des «extraits choisis» de l’intervention du président de la Fedil lors d’une conférence qui avait pour thème «L’avenir du Grand Luxembourg», mardi à Schengen.

Les thèmes abordés ont été divers, et Nicolas Buck s’est défendu d’être «libre» dans une période électorale qui, selon lui, bride les discours des politiques.

Une carte formidable à jouer pour l’industrie luxembourgeoise.

Nicolas Buck, président de la Fedil

Sur la question de la place de l’industrie dans l’économie du pays, il a estimé que «la richesse du 21e siècle était l’association de l’industrie et de l’informatique (…). Refuser Google aujourd’hui serait comme refuser la sidérurgie au 19e siècle.» Et d’ajouter que la stratégie Rifkin avait permis de mettre la question de l’énergie au centre des préoccupations. «C’est une carte formidable à jouer pour l’industrie luxembourgeoise.»

Une bombe à retardement

Au sujet de l’attractivité du Luxembourg, il a argumenté que le cadre fiscal était «favorable» à l’entrepreneuriat, mais que «la fiscalité ne doit pas être une fin en soi, elle doit simplement permettre d’attirer les gens à haute valeur ajoutée».

Sur un thème plus politique, Nicolas Buck a parlé de la «bombe à retardement» que représentait le système actuel des pensions. «Il est intenable, il faut dire la vérité aux gens. Tout simplement car notre taux d’emploi par rapport au nombre d’habitants est déconnecté.» Et d’ajouter qu’il fallait une réforme d’ici 2025, «dernier délai».

Un Grand Luxembourg plutôt qu’une Grande Région

La question des frontaliers, sujet sur lequel il ne manque pas une occasion de prendre position, a également été évoquée. Et une fois encore, le président de la Fedil s’est montré un peu provocateur en lâchant ses vérités sur ce thème que la classe politique n’anticipe pas suffisamment, selon lui.

La logique des choses sera d’implanter des filiales à Metz ou à Nancy.

Nicolas Buck, président de la Fedil

«Quand les gens refuseront de passer quatre heures dans leur voiture, la logique des choses sera d’implanter des filiales à Metz ou à Nancy, plutôt qu’en Asie ou ailleurs (…) L’effort consiste déjà à rappeler aux responsables politiques, qui par définition ne fréquentent pas beaucoup les frontaliers, que si tu veux que ce truc (système économique, ndlr) continue, il faut un système pour les locaux comme pour les gens de Lorraine ou de Belgique.»

Enfin, il a évoqué la nécessité du Grand-Duché d’investir dans le «Grand Luxembourg», donc hors des frontières, pour «poursuivre notre croissance». Un peu sur le modèle des grandes métropoles comme Londres qui, dit-il, va élargir son métro jusqu’à une zone «située à 1h30 de voiture dans la banlieue ouest».