Le 25 mai ne sera qu’une étape. Une de plus. (Photo: Junckerepp)

Le 25 mai ne sera qu’une étape. Une de plus. (Photo: Junckerepp)

Un nouveau parlement à Strasbourg, une nouvelle commission à Bruxelles: les prochains mois vont être mouvementés à tous les étages de l’exécutif européen. À Strasbourg, à Bruxelles et à Luxembourg, ce sera, à différents niveaux, le branle-bas de combat pour que tout soit de nouveau en ordre de bataille pour les cinq prochaines années.

Et des batailles, l’Europe ne va pas en manquer, à commencer par celle, permanente, contre les eurosceptiques de tout poil, des plus modérés aux plus radicaux, certains s’imaginant que la vie serait plus belle une fois débarrassée du carcan eurocrate et d’un euro volontiers présenté comme source de tous les maux économiques du moment.

Difficile de ne pas qualifier de suicidaire de tels desseins, animés d’un état d’esprit, au mieux, populiste, au pire, ultranationalistes, mais, dans les deux cas, complètement hors de propos. Quand bien même cette Europe qui s’est construite, pierre après pierre, sur les ruines de la Seconde Guerre mondiale, n’est certainement pas parfaite.

Du coup, le grand défi qui attend les élus européens n’est probablement pas de gérer le «plus» ou le «moins» d’Europe vis-à-vis des États membres, mais bien plus sûrement de s’assurer d’un «mieux» d’Europe. Arriver à faire en sorte que le citoyen lambda ait encore l’impression de vivre dans un pays qui a toujours son mot à dire, tout en adhérant à un idéal européen qui, dans la majorité des cas, ne peut lui être que bénéfique.

Ce n’est pas au Luxembourg que l’on pensera le contraire. Père fondateur de l’Union, il en est aussi, paradoxalement, un de ses enfants les plus reconnaissants tant l’Europe lui a beaucoup apporté, et continue d’ailleurs de le faire.

À la logorrhée nauséabonde d’un député français de droite – auquel il serait accordé trop d’importance de rappeler ici le nom – souhaitant recentrer le projet européen autour de six pays, mais sans le Luxembourg qualifié d’ «artificiel», on préfèrera la position, certes bien plus ancienne (2004), mais toujours tellement d’actualité, du ministre des Finances de l’époque, Luc Frieden, exhortant les Luxembourgeois à être «plus européens que les autres».

En tout état de cause, le 25 mai ne sera qu’une étape. Une de plus. Certainement pas la moins importante, mais qui servira de base à tellement d’autres. Et si le verdict des urnes permet à Jean-Claude Juncker d’inscrire son nom à la suite de ceux de ses glorieux et lointains prédécesseurs Gaston Thorn et Jacques Santer à la tête de la Commission européenne, le Grand-Duché y gagnera encore un peu plus de cette identité européenne, tellement indispensable pour son avenir.