L’installation et le développement de Netflix en Europe font les choux gras de la presse internationale ces derniers jours. En France, on annonce notamment que le service de vidéo en ligne aurait finalement choisi de garder son siège européen au Luxembourg pour distribuer ses contenus sur le marché européen.
Le géant américain s’y était installé en décembre 2011 pour bénéficier, en sus du passeport européen lié à la loi luxembourgeoise transposant la directive sur les médias audiovisuels, de l’application de la TVA luxembourgeoise (à 15%) sur le commerce électronique.
Cependant, dans sa volonté d’attaquer le marché européen, les dirigeants de Netflix ne semblent jamais avoir songé à donner de substance à la branche luxembourgeoise. Ainsi, alors que la TVA applicable au e-commerce sera celle du pays consommateur à partir du 1er janvier prochain, le Grand-Duché n’apparaîtrait plus aussi attrayant aux yeux des Américains.
Annonce de départ imminente
Aussi, selon les informations recueillies par paperJam.lu, le gouvernement s’attendrait à ce que la société américaine fasse l’annonce de son départ dans les prochaines semaines. D’autant que les autorités politiques voient d’un mauvais œil la publicité qui est faite au Luxembourg dans le cadre de la couverture médiatique du dossier.
Le gouvernement n’a évidemment jamais caché sa volonté d’attirer au Grand-Duché les quartiers généraux européens des groupes internationaux actifs dans les technologies de l’information et de la communication. Aujourd’hui cependant, faisant face à la pression internationale sur les questions de fiscalité, il tente de privilégier l’écosystème (data centers, réglementation, etc.) à l’avantage fiscal, au registre des incitations.
Obligation de substance
Il faudra donc aux groupes avoir des ambitions tangibles au Luxembourg, comme Amazon qui s’approche du millier d’employés. Les sociétés dépourvues de substance seront invitées à quitter le territoire.
La destination du siège européen de Netflix donc? Les Pays-Bas, et Amsterdam, très probablement. Le groupe y déploie depuis quelques mois son quartier général opérationnel. Toutes les offres d’emploi en Europe y sont recensées.
Malheureusement, le groupe cultive le mystère et il est pour l’heure impossible d’avoir des certitudes sur ce dossier. Contactée à Amsterdam, la société a transféré la communication à Joris Evers, son vice-président et directeur de la communication pour l’Europe… basé au siège de Los Gatos, en Californie. L’intéressé dit n’avoir rien à dire à ce sujet. À n’en pas douter. Leur stratégie en matière de communication et de tax shopping va finir par irriter les autorités politiques sur le Vieux Continent.