1037 postes ont disparu en quatre ans dans l'industrie. (Photo: archives paperJam)

1037 postes ont disparu en quatre ans dans l'industrie. (Photo: archives paperJam)

Le Statec, dans sa collection Regards, vient de publier une étude de Guy Schuller et Véronique Sinner sur la création nette d’emploi depuis la crise. Si le nombre de chômeurs n’a cessé d’augmenter depuis 2008, la création d’emploi a continué de progresser, à une cadence toutefois nettement ralentie, au regard du début de ce millénaire.

Depuis les années fastes, au milieu des années 80, la croissance de l’emploi intérieur se produisait à un rythme de croisière d’environ 3% par an. Entre 1985 et 2012, le nombre de salariés était ainsi passé de 169.548 à 378.681, plus du double. La crise n’a jamais interrompu totalement cette progression, notent les auteurs, même lors de la phase la plus aigüe, en 2009. «Néanmoins, le rythme a été sensiblement ralenti pour se situer en 2009 et 2010 entre 1 et 2% en moyenne, contre 5% encore en 2008.»

58% des nouveaux emplois occupés par des résidents

L’espoir né de quelques signes de reprise en 2011 – avec un taux proche de 3% – a fait long feu, puisque «l’élan s’est à nouveau estompé en 2012», avec un taux de croissance retombé à 2,3%. Mais le niveau national de création d’emploi demeure en haut du panier, par rapport à celui de ses proches voisins: pour 8 emplois créés au Luxembourg entre 2008 et 2012, 3 l’ont été en Allemagne, 2 en Belgique, tandis que la France en perdait 1 et la zone euro, 3 !

Les nouveaux emplois au Luxembourg ont davantage profité aux résidents (58%) qu’aux frontaliers. Ces derniers ont connu un changement de profil, la part des Français – toujours prédominante – tendant à s’amenuiser (ils sont 72.911 en 2012, sur un total de 155.074), au profit des Allemands (34.459), plus nombreux désormais que les Belges (34.340). «L’analyse des salariés par nationalité met également en évidence le nombre croissant des salariés frontaliers de nationalité luxembourgeoise», soulignent les auteurs de l’étude. Leur nombre avoisine désormais les 4.000 personnes (3.815 fin 2012), soit un millier de salariés de plus en quatre ans.

Sidérurgie: plus d’un millier d’emplois perdus

L’étude met également en lumière les secteurs d’activité les plus dynamiques en matière de création d’emploi : il s’agit des sociétés non financières, qui dominent largement avec 5.900 emplois créés chaque année (66% du total) entre 2010 et 2012. Le secteur public contribue également à l’augmentation de l’emploi intérieur, avec 1.200 personnes recrutées (16% du total) chaque année, durant la même période. Sont également florissantes les branches de l’action sociale (soins à domicile et foyers de jours pour enfants et personnes âgées), les services juridiques et comptables et la restauration.

Quant aux secteurs les plus durement frappés, il s’agit, sans surprise, de l’industrie et de l’intérim. Pour le premier, les branches touchées sont la métallurgie, où 1037 postes ont disparu en quatre ans, ainsi que dans la branche des produits non métalliques (511 emplois détruits). L’emploi intérimaire, «affecté de plein fouet en 2009, avec – 30% en un an», ne s’est pas encore remis du choc de la crise: en 2012, le nombre d’emplois dans ce secteur est toujours inférieur au niveau de 2008. Enfin, le secteur des transports est lui aussi affecté par une destruction nette de 590 emplois en quatre ans.