Ce bâtiment à énergie positive offrira quelque 2.100 m2 de surfaces de bureaux dès 2014.  (Visuel: IFSB)

Ce bâtiment à énergie positive offrira quelque 2.100 m2 de surfaces de bureaux dès 2014.  (Visuel: IFSB)

Le pôle d'innovation technologique de la construction durable, Neobuild, créé dans le cadre de la loi RDI du 5 juin 2009, va bientôt disposer d’une vitrine grandeur nature.

Ce mardi, le ministre de l’Économie et du Commerce extérieur, Étienne Schneider, a en effet procédé, sur la zone d’activités Krakelshaff à Bettembourg, à la pose de la première pierre du Neobuild Innovation Center, bâtiment semi-expérimental, laboratoire vivant qui préfigurera de ce que seront les constructions nouvelles à l’horizon 2020.

Il s’agit d’un bâtiment à énergie positive, offrant quelque 2.100 m2 de surfaces, réparties sur trois niveaux, dont l’un – le premier – sera construit avec un prototype de «prémurs» disposant d’un système d’isolation sous vide, conçu par Bétons Feidt. «Ce bâtiment accueillera, dès 2014, des industriels à la recherche de locaux et fonctionnera en partie comme un business center», explique Bruno Renders, directeur du CDEC, le Conseil pour le développement économique de la construction.

Ce CDEC est la structure faîtière qui chapeaute à la fois l’IFSB (Institut de formation sectoriel du bâtiment), l’organisme de contrôle et de certification Ecocert et le pôle Neobuild.

Un laboratoire grandeur nature

«Mais ce Neobuild Innovation Center permettra également de pouvoir mettre en place des monitorings très pointus pour tester les impacts, positifs ou négatifs, de certaines technologies, précise M. Renders. Nous allons, par exemple, tester en parallèle cinq types différents de ventilation. De même, il y aura une partie ‘show room’ grandeur nature, à l’échelle 1, qui permettra aux industriels de faire une démonstration concrète de leurs produits et innovations.»

Le nouveau bâtiment constitue donc la face visible du pôle d'innovation technologique de la construction durable, qui est justement le premier pôle d’innovation technologique mis sur pieds au Luxembourg. Il s’agit d’une initiative de type partenariat Public-Privé, engagé avec le ministère de l’Économie et du Commerce extérieur. «Il permet la mise en place de tout un dispositif de régimes de cofinancement et de subventions.»

Outre sa composante «bâtiment», il couvre également les aspects «animation» et «projets RDI». Le premier point concerne la mise en place de tous les moyens possibles et imaginables pour transférer les innovations technologiques permettant de faire évoluer le secteur.

«N’oublions pas qu’à compter du 1er janvier 2017, toutes les nouvelles constructions d’habitation devront respecter le standard ‘maison passive’, rappelle Bruno Renders. Ce n’est pas encore donné pour tout le monde. L’intérêt de Neobuild sera de transférer toutes les innovations jusqu’au plus petit des artisans de la construction, un des derniers maillons de la chaîne. Sans cela, c’est l’assurance de perdre en compétitivité, en efficacité, en connaissances, et de stagner.»

Au confluent des savoirs

Le volet «RDI», lui, cible l’accompagnement de porteurs de projets pour stimuler l’innovation technologique au sein des entreprises et de donner les moyens de cofinancement adaptés.

«L’innovation reste évidemment une des clés de la compétitivité, ne manque pas de marteler M. Renders. Au Luxembourg, nous sommes au confluent des savoirs et savoir-faire venus de Belgique, de France et d’Allemagne. Nous pouvons aller plus vite en tirant des expériences positives de ces trois pays.»

Au Luxembourg, le secteur de la construction représente quelque 3.000 entreprises employant environ 50.000 personnes. «Il y en a bien au moins une qui a une idée géniale sur un produit pouvant générer une réelle innovation!», estime M. Renders. «Les processus d’innovation sont généralement longs. Neobuild a pour vocation de les rendre plus courts et aisés.»