La vie de la romancière québécoise Nelly Arcan est digne d’un scénario de film. Pas étonnant qu’elle ait inspiré cet «anti-biopic», troisième film de sa compatriote Anne Émond. Prostituée, nymphomane, amante, écrivaine, star: Nelly est une jeune femme aux multiples visages déchirée entre ses identités irréconciliables, mais toujours sensuelle, sexy et attrayante.

Elle change d’identité telle une somnambule et oscille entre joie de vivre débordante et profonde dépression. Depuis que son premier roman semi-autobiographique a bouleversé le monde littéraire francophone, elle est tourmentée par des doutes profonds et essaie de contrôler son image publique, désirant l’approbation de son entourage.

«Nelly» est le portrait d’une femme fragmentée, perdue entre ses identités irréconciliables. Plusieurs femmes en une seule, naviguant entre grandes exaltations et grands désenchantements. Ce n’est pas une biographie typique, mais un portrait libre, complexe, qui se nourrit du dialogue entre la femme et son œuvre. Un film à l’image d’une vie violente et d’une œuvre radicale; un hommage à une écriture dense, glaçante et nécessaire.

Présenté en compétition officielle, le film est porté par la comédienne Mylène Mackay, qui sera présente lors de la projection et qui livre une «performance kaléidoscopique à couper le souffle», comme l’a souligné Magali Simard au Toronto International Film Festival, «se jetant à corps perdu dans l’intensité des scènes» pour Odile Tremblay (Le Devoir).

Canada, 2016 / 101 min / VO française avec st. anglais / Drame

Projection ce 2 mars à 21h30 au Ciné Utopia et le 3 mars à 21h à la Cinémathèque.

Pour éviter de faire la queue, achetez les tickets à l’avance.