Robert Dennewald indique que la Fedil veut participer à la réussite de la tripartite.  (Photo: Luc Deflorenne/archives)

Robert Dennewald indique que la Fedil veut participer à la réussite de la tripartite.  (Photo: Luc Deflorenne/archives)

Le ton invite au dialogue tout en rappelant certaines revendications. Quelques jours après le ministre de l’Économie qui avait fustigé l’initiative de la Fedil, en l’occurrence d’avoir envoyé à ses membres un courrier pour qu’ils protestent contre le retour du système d'indexation automatique des salaires, Robert Dennewald est interrogé ce lundi par nos confrères du Quotidien.

«Nous avons eu 30% de retours, mais nous avons uniquement contacté les entreprises qui sont très présentes à l’exportation, donc confrontées à la compétitivité sur la scène internationale», précise le président de la Fedil au sujet de cette initiative qu’Étienne Schneider suit à la loupe pour connaître les sociétés qui lui feront part de cette doléance, au regard des aides étatiques qui leur auraient été octroyées.

«J’étais dans mon rôle. Il faut que le monde politique sache que tout le monde n’est pas d’accord avec cette mesure», ajoute Robert Dennewald.

«Ne pas toucher aux charges patronales»

Le désaccord sur le fond et la forme entre le patronat et le gouvernement, palpable au sortir de la dernière tripartite, continue de se ressentir. Mais le patronat verrait bien la prochaine réunion entre partenaires sociaux, annoncée pour l’automne, se concentrer sur plusieurs volets. Afin d’établir un «donnant-donnant» lors des négociations.

Pour Robert Dennwald, la question de l’index peut être remisée puisque le gouvernement ne veut plus en entendre parler avant la fin de la législature. «Notre pays souffre d’un grave problème qui est le chômage. Ce n’est pas l’État qui va créer les emplois pour les jeunes, ce sont les entreprises. Alors, motivons-les», lance celui qui dirige le groupe Chaux de Contern.

Exhortant le gouvernement à ne pas augmenter les charges patronales qui représentent un argument de vente du pays à l’étranger, Robert Dennewald demande également à l’exécutif que la question de la compétitivité soit examinée dans son ensemble: «Je pense notamment à la simplification administrative, qui est un élément important pour attirer les entreprises, et le gouvernement l’a bien compris en déposant la loi omnibus qui est un bon début, mais j’encourage le gouvernement à aller encore plus loin», en matière de réduction des coûts énergétiques par exemple.

«Lutter contre l’absentéisme»

Et Robert Dennewald de rappeler son inquiétude face à l’augmentation de l’absentéisme (de 3,23 à 3,78% entre 2009 et 2014), d’autant que le gouvernement ne participera plus au financement du déficit de la mutuelle des entreprises.

«La mise en place d’une journée de carence ou toute autre forme de participation du salarié au coût de son absence qui pourraient se traduire par une participation de 20% les cinq premiers jours. En France, il existe trois jours de carence», ajoute-t-il, avant de cibler à nouveau Étienne Schneider: «Le ministre ne veut pas entendre parler d’un jour de carence et il invite les patrons à réfléchir sur la possibilité d’attribuer des primes aux salariés les plus assidus. C’est le monde à l’envers!»

Prenant en exemple son entreprise qui vient de consentir à de lourds investissements, Robert Dennewald plaide par ailleurs en faveur d’une flexibilisation du temps de travail pour permettre aux entreprises de moduler leurs effectifs en période creuse. Des problématiques que l’Allemagne ou le Danemark ont réussi à résoudre avec succès, selon Robert Dennewald.

Conscient que le Luxembourg dépend de son environnement économique et donc de la santé des pays voisins – principaux partenaires des entreprises –, l’entrepreneur indique entamer la rentrée avec détermination pour «faire évoluer les choses».

Face à des défis qui dépassent les secteurs et les clivages, l’union des forces s’avère, plus que jamais, nécessaire.