Pour Roberto Scolati, les plans sociaux annoncés au cours des 12 derniers mois ont abouti à la suppression de 350 emplois, «alors que les chiffres montrent que la reprise est bel et bien présente». (Photo: Christophe Olinger / archives)

Pour Roberto Scolati, les plans sociaux annoncés au cours des 12 derniers mois ont abouti à la suppression de 350 emplois, «alors que les chiffres montrent que la reprise est bel et bien présente». (Photo: Christophe Olinger / archives)

L’assemblée générale ordinaire de l’Aleba s’est tenue mardi soir dans un contexte marqué à la fois par différents plans sociaux et le renouvellement pour un an de la convention collective. Quels enseignements avez-vous tirés de l’année écoulée?

Roberto Scolati, président de l’Aleba: «Le principal point est que nous déplorons que 350 personnes ont été informées, au cours des 12 derniers mois, qu’elles allaient perdre leur emploi d’ici la fin 2018. Nous ne pouvons pas continuer à fermer les yeux sur cette situation qui aboutit à des suppressions d’emplois, alors que les chiffres du secteur montrent que la reprise est bel et bien présente.

Laurent Mertz, secrétaire général de l’Aleba: «Nous ne sommes pas opposés aux plans sociaux quand ceux-ci sont destinés à permettre la survie d’une entreprise. Nous sommes nettement moins conciliants quand ces plans ne sont destinés qu’à gonfler les résultats financiers des établissements bancaires comme cela a été le cas au cours des mois écoulés. Il n’est pas logique que les employeurs affichent des résultats mirobolants à leurs clients et qu’ils ne fassent pas participer les salariés. Nous avons donc décidé d’être plus intransigeants.

Les augmentations salariales figurent tout en haut des points à régler.

Roberto Scolati, président de l’Aleba

Comment comptez-vous appliquer cette méthode, sachant que la Place fait face à une transformation liée à une transformation des structures, de la disparition des filiales au profit des succursales, notamment?

L. M.: «Nous n’avons pas de baguette magique, mais cela souligne la nécessité pour l’ensemble des salariés de pouvoir bénéficier de formations et de soigner l’employabilité des personnels. C’est d’ailleurs l’un des points primordiaux des discussions en cours avec l’ABBL dans le cadre de la prochaine convention collective bancaire et sur lequel tous les acteurs sont d’accord.

R. S.: «Dans la précédente convention collective, dont les discussions se sont déroulées en pleine crise financière, nous avions accepté de ne pas demander d’augmentation salariale au vu des circonstances. Depuis, ces dernières ont changé. Malgré les évolutions en cours, ce point figure tout en haut des points à régler dans le cadre de la prochaine convention collective qui devra couvrir les années 2018 à 2020.

Nous ne nous sommes pas fixé de deadline pour la future convention collective.

Roberto Scolati, président de l’Aleba

Cette question de la revalorisation salariale constitue-t-elle un absolu à toute poursuite des négociations?

R. S.: «L’augmentation linéaire en est une pour le front syndical.

L. M.: «Il faut préciser que, pour le moment, il n’y a pas de blocage de part et d’autre de la table des négociations. Il y a encore des convergences à trouver. La seule tension importante qu’il y a eu jusqu’à présent s’est faite autour de la volonté de l’ABBL de ne pas verser la prime de juin, ce qui a abouti à un bras de fer. Les salariés de la Place se sont fortement mobilisés et une solution a été trouvée.

Les partenaires sociaux ont encore des convergences à identifier.

Laurent Mertz, secrétaire général de l’Aleba

La signature de la convention collective 2017 est prévue jeudi. Sur quel timing misez-vous pour conclure les discussions autour de la future convention que tous veulent «modernisée»?

R. S.: «Nous ne nous sommes pas fixé de deadline, tout dépendra du travail qui sera réalisé au cours des différents groupes de travail. Dire que tout sera prêt à la rentrée n’a, pour le moment, pas vraiment de sens puisque le rythme des rencontres va notamment se réduire, en lien avec les vacances d’été. La signature de la convention pour 2017 nous donne justement ce temps supplémentaire dont nous avons besoin pour finaliser ce nouveau texte.

L. M.: «Outre le fait que les partenaires sociaux ont encore des convergences à identifier, la rédaction d’un texte qui se veut plus lisible – et donc plus compréhensible – prend de manière très pragmatique du temps. Si nous voulons que tout soit libellé correctement, il faut accepter que cela ne se fasse pas directement. Il faut nous donner du temps.»