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C'est de l'esprit même de l'Europe qu'il est question au travers de cette crise, indique en filigrane Xavier Bettel dans les colonnes du Soir. 

Interrogé dans les colonnes du quotidien belge Le Soir qui en dresse aussi le portrait, Xavier Bettel se place sur un axe Berlin-Paris-Luxembourg lorsqu’il s’agit d’évoquer les solutions immédiates à apporter à la crise des migrants, tout en fixant des règles durables.

«Il faut un mécanisme extraordinaire de relocalisation, sur base d’un régime permanent. Ce système permanent est important: on ne va quand même pas recommencer à chaque crise à négocier qui est prêt à prendre quoi! La dernière fois, il y a avait eu des centaines de morts en mer et on avait déjà négocié! Non! On est solidaires ou on ne l’est pas. J’espère qu’on est capables de le faire: on est quand même le continent le plus riche du monde. On ne peut pas se permettre de ne rien faire.»

Indiquant vouloir trouver des solutions européennes à un problème qui est plus global, Xavier Bettel entend bien parler de cette crise avec le président russe Vladimir Poutine qu’il visitera bientôt.

Quant aux positions qualifiées de «puantes» par son ami et Premier ministre belge Charles Michel, Xavier Bettel rappelle que les migrants recherchent tout simplement une vie meilleure, «ce sont des réfugiés.»

On ne parle par de marchandises ici, mais d’hommes qui cherchent à survivre.

Xavier Bettel, Premier ministre

Xavier Bettel attend beaucoup de la réunion extraordinaire convoquée par la présidence luxembourgeoise le 14 septembre à Bruxelles. «J’aurais honte! J’aurais honte d’être président de l’Union, honte d’être chef d’un gouvernement européen», répond le Premier ministre à la question d’une éventuelle impasse au sortir de cette réunion qui doit donc permettre d’ébaucher des solutions communes à cette crise.

Défenseur du traité de Schengen, Xavier Bettel entend en préserver l’esprit ainsi que l’appliquer de manière pragmatique pour le faire perdurer: «Les frontières externes de Schengen doivent être contrôlées, car si elles ne le sont pas, on va tuer Schengen.»

Un autre défi qu’est celui de maintenir un accord signé il y a 30 ans et que certains dirigeants européens remettent en question dans le contexte actuel.

Xavier Bettel et son prédécesseur désormais président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker avaient prévenu en ouverture de la présidence luxembourgeoise début juillet: «Cette présidence sera plus compliquée que les autres.»