Né du rapprochement entre Solucom, société française active dans le conseil en digital et spécialisée dans la cybersécurité (1.700 personnes) et Kurt Salmon (800 personnes), ex-Ineum Consulting, orienté conseil en stratégie et en management, le groupe Wavestone vient de faire ses débuts sur la scène internationale.
Le nouveau nom dévoilé la semaine passée est une nouvelle étape dans le rapprochement des deux sociétés de conseil. À elles deux, elles forment un acteur indépendant, car purement actif sur le conseil et non lié à des activités d’audit, comptant près de 2.500 collaborateurs et fort de 350 millions d'euros de chiffre d’affaires.
Complémentarité géographique
Pour Eric Crabié, managing partner de Kurt Salmon Suisse et Luxembourg, complémentaires sur le plan de l’expertise, les deux cabinets le sont tout autant sur le plan géographique. À deux, ils sont présents dans une quinzaine de pays. Pour Kurt Salmon, il y a un nouvel accès au Moyen-Orient à la clé, notamment à Dubaï, et des forces étendues sur le marché suisse (désormais 66 personnes y travaillent pour le groupe). Le bureau à Hong Kong va également monter en puissance dans les prochains mois.
Une acquisition structurante et un vrai projet de développement.
Eric Crabié, managing partner de Kurt Salmon Suisse et Luxembourg
«Solucom souhaitait se développer à l’international. Le groupe français n’était, par exemple, pas présent au Luxembourg. Nos terrains de jeux ne sont pas les mêmes. Il y a très peu de redondance. Aucun licenciement n’est prévu. C’est une acquisition structurante et qui sera certainement un levier de croissance. Notre base de clientèle est décuplée. C’est un vrai projet de développement.» Spécialisé dans l’énergie et le transport, Solucom était aussi très présent dans le secteur des télécoms. De son côté Kurt Salmon, est bien implanté dans le secteur public, les institutions européennes et le secteur financier. «On ne se marchera pas sur les pieds», affirme Eric Crabié.
Du côté des activités de Kurt Salmon, cette union ne concerne que les activités européennes du groupe, également présent en Asie et en Amérique du Nord. «Sur certains marchés, par exemple les États-Unis, deux entités Kurt Salmon coexistaient sans avoir le même actionnaire. Le changement de nom, plus anglophone, a permis de clarifier les choses et de les rendre plus lisibles. Au-delà de la marque, il illustre également la création d’une nouvelle société, qui ne se limite pas à la juxtaposition de ses entités.»
Une seule force de frappe
Pour les clients et les collaborateurs luxembourgeois, le premier avantage de l’intégration de Kurt Salmon dans Solucom, c’est l’élargissement des services proposés localement, ainsi que la mise à disposition d’expertise et de ressources.
«Ensemble, notre portfolio est beaucoup plus fort et complet. Nous avons déjà gagné de nouvelles offres», complète Eric Crabié. «Notre approche va de la stratégie, aux nouvelles technologies, en passant par le conseil en transformation. Chez Solucom, 350 personnes sont spécialisées dans la cybersécurité. Nous pouvons désormais mettre ce savoir-faire au service de nos clients locaux. À l’inverse, nous exportons nos connaissances bancaires.»
La présence d’un acteur de cette taille était nécessaire au Luxembourg.
Eric Crabié, managing partner de Kurt Salmon Suisse et Luxembourg
Amenés à ne former plus qu’un, Kurt Salmon et Solucom travaillent depuis plusieurs mois sur le rapprochement des équipes, à travers des groupes de travail mixtes ou des outils communs. Dans certains endroits, dont à Paris, les équipes ont déjà déménagé à la même adresse. «Dans les mois à venir, nous allons réfléchir à notre nouvelle identité, exporter la marque dans des territoires nouveaux et tester de nouvelles méthodes.»
Différentes sur le plan de l’histoire et de la culture d’entreprise, les deux sociétés partagent néanmoins des valeurs communes, dont l’entrepreneuriat, ce dont témoigne Eric Crabié. «Ce sont deux sociétés jeunes, qui ont été créées par des entrepreneurs il y a une vingtaine d’années. Leur taille leur permet encore agilité et souplesse», termine-t-il. «La présence d’un acteur de cette taille était nécessaire sur le marché luxembourgeois, qui se concentre beaucoup sur les Big Four. Wavestone sera une alternative.»