Virginie Simon continue à faire avancer MyScienceWork pas à pas sur des bases solides. (Photo: Maison Moderne)

Virginie Simon continue à faire avancer MyScienceWork pas à pas sur des bases solides. (Photo: Maison Moderne)

Le saviez-vous? Parmi la communauté scientifique mondiale, l’Université du Luxembourg est la 24e université au monde – la 14e en Europe – à avoir publié le plus d’articles concernant la blockchain. Mais ce n’est pas elle qui le dit. Le chiffre est tiré d’une récente recherche menée au niveau international par la jeune société luxembourgeoise MyScienceWork à partir de son nouveau projet, Sirius.

«C’est notre deuxième outil, nous l’avons finalisé au cours du dernier semestre, et nous venons de terminer une première étude - sur la blockchain - pour une grande école d’ingénieurs», explique à Paperjam.lu Virginie Simon, cofondatrice, avec Tristan Davaille, de la start-up qui monte, de l’Europe à la Silicon Valley.

Polaris, le premier outil commercial, lancé en 2015 par MyScienceWork, visait la mise en place de plateformes en ligne de documents scientifiques pour les grandes institutions scientifiques. Après avoir rendu possible l’accès à des milliers de bases de données de documents scientifiques en open access, la jeune société visait une offre sur mesure permettant aux universités ou centres de recherche de mieux contrôler et valoriser leur production.

Des études ciblées

Avec son nouvel outil Sirius, elle propose cette fois de faire profiter les clients potentiels de ces millions de documents en réalisant pour eux des études ciblées. «Elles peuvent concerner des inventions ou des découvertes de manière très large», explique Virginie Simon. «Qu’il s’agisse d’un nouveau médicament, d’un instrument en astrophysique ou d’un nouveau logiciel.»

Avec Sirius, la start-up peut effectuer des recherches pour des clients qui souhaitent savoir où ils en sont dans un domaine précis, ou quel est l’état de la recherche. «C’est un outil d’aide à la décision», commente la jeune CEO. «Avec Sirius, nous élargissons notre marché au monde des entreprises en tant que clients potentiels.»

Et, dès lors, MyScienceWork se met à envisager le seuil de rentabilité. «Avec les deux outils commerciaux dont nous disposons actuellement, nous l’imaginons pour la fin de l’exercice 2018», avance la fondatrice.

Nous imaginons atteindre le seuil de rentabilité pour la fin de l’exercice 2018.

Virginie Simon, CEO MyScienceWork

Depuis le lancement de l’idée à Paris en 2010, de l’installation du siège social à Luxembourg il y a cinq ans, et d’un second centre de décision à San Francisco en 2014, la société a bien évolué. Mais sans brûler les étapes. Elle a d’abord «offert» une plateforme de publications, profitant de la généralisation de l’accès libre, et a désormais dépassé le seuil du million de visiteurs mensuels.

Ce n’est que dans une deuxième phase qu’elle a développé des produits payants. «Nous avons réalisé des levées de fonds pour cinq millions d’euros sur cinq ans», calcule madame Simon. «Les secteurs de l’innovation sont très exigeants en investissements dans le développement.»

La société emploie actuellement 15 personnes, équitablement réparties entre Luxembourg (R&D et développements informatiques), Paris (marketing et communication) et San Francisco (direction et marché américain). «Nous sommes en sous-effectif», admet la CEO. «Nous devrions donc encore recruter, même si le but n’est pas non plus de se retrouver à 100 personnes. J’aime les petites structures.»