Le networking et les rencontres sont des aspects importants du Sonic Visions. (Photo: Noah Fohl)

Le networking et les rencontres sont des aspects importants du Sonic Visions. (Photo: Noah Fohl)

On y a entendu Fritz Kalkbrenner, Selah Sue, The XX, Kate Tempest, Oscar and the Wolf, C2C ou Her… avant qu’ils ne remplissent de grandes salles. Le Sonic Visions a toujours été, depuis sa création en 2008, un festival pour des groupes ascendants. C’est là aussi qu’on a pu applaudir des groupes locaux ambitieux (à la longévité variable) comme Mutiny on the Bounty, Hal Flavin, Sun Glitters, Angel at My Table, Monophona, Say Yes Dog, Seed to Tree ou Napoleon Gold.

En 11 éditions, le Sonic Visions a su peaufiner sa formule pour donner une importance croissante au volet «de jour», avec conférences, tables rondes, networking et workshops. «Après 10 ans, on a pu prendre du recul sur le contenu de notre festival et sur le positionnement en termes de contenu», analyse Olivier Toth, directeur de la Rockhal. Sortir l’événement des murs de l’institution, tout en gardant le contexte spécifique de Belval, axer les conférences sur les thématiques qui intéressent la scène locale, répondre aux questions des musiciens et renforcer un lien avec ce qui touche à la technologie: tels sont les axes essentiels qui se sont dégagés pour mettre en place la programmation du festival.

Rencontres professionnelles

Après le feed-back des participants des précédentes éditions, le programme de conférences a ainsi été ajusté. «La thématique des métiers de la musique a été renforcée à travers des workshops très pratiques: qu’est-ce qu’un éditeur, un thag’s agent, comment envisager les relations presse ou la communication digitale…?», détaille Sam Reinard, responsable du Rocklab et en charge des conférences. «Bien souvent, il y a un manque de clarté et de compréhension dans la terminologie, qui empêche les musiciens de se structurer et de devenir des entreprises de musique», renchérit le directeur.

Le volet technologique bénéficie de la proximité et de la collaboration avec le Technoport. Aussi, les aspects d’intelligence artificielle dans la composition ou l’éducation à la musique, l’utilisation de la chaîne de blocs pour le partage de la production artistique, les jeunes pousses actives dans le secteur seront présents à travers des tables rondes de haut niveau.

«Le networking n’est évidemment pas oublié, car les rencontres sont les plus demandées: avec des professionnels (managers, tourneurs, producteurs...) de France, de Belgique, d’Allemagne et du Luxembourg, ainsi qu’avec d’autres artistes et créatifs», résume Sam Reinard, qui ne dénombre pas moins de 16 rendez-vous de ce type, le double de l’année dernière. «On met les gens ensemble dans une pièce, on leur donne à boire et à manger, on ferme la porte et on voit ce qui se passe», plaisante-t-il. L’affiliation de la Rockhal à plusieurs réseaux européens de salles ou d’organisateurs de concerts facilite l’échange avec les partenaires internationaux.

Faire de la scène un secteur

«Le Luxembourg compte de plus en plus de professionnels de la musique et de futurs professionnels. Notre idée est de les aider à devenir des entrepreneurs. Il n’y a pas de recette miracle, mais des pistes, un cadre pour qu’ils progressent», martèle Olivier Toth, qui veut mener les musiciens luxembourgeois à structurer la scène pour qu’elle devienne un véritable secteur, puis un écosystème.

La situation de la Rockhal au cœur de Belval est en ce sens une vraie opportunité. «On est un peu des outsiders, à l’écart de la capitale. C’est là qu’on peut développer un esprit créatif et pionnier, avec nos voisins qui ont grandi avec nous», explique-t-il, en citant l’Université, le Technoport, Luxinnovation… «On dessine l’industrie musicale comme on la veut», ajoute Sam Reinard.

Et sur scène

Pour le grand public, l’essentiel du Sonic Visions se passe le soir et sur les scènes. Olivier Toth tente de définir l’alléchant programme comme étant «axé sur des groupes émergents qui ont acquis une reconnaissance dans leur pays et des groupes luxembourgeois qui sont en mesure d’affronter un public professionnel international». Les groupes locaux sont généralement encadrés en amont par un programme de résidence ou de coaching «pour qu’ils donnent la meilleure performance possible».

Cette année, Eddy De Pretto, Angèle et Moha La Squale sont les incontestables têtes d’affiche, aux côtés desquelles on pourra découvrir Mahalia, Tamino, Hymmj et Joséphine, ainsi que les locaux Say Yes Dog, Napoleon Gold, Maz, Bartleby Delicate…

Les 16 et 17 novembre.

www.sonicvisions.lu