Pierre Moscovici et Jean-Claude Juncker, deux hommes qui se connaissent, s'apprécient... et pourraient travailler ensemble. (Photo: archives paperJam)

Pierre Moscovici et Jean-Claude Juncker, deux hommes qui se connaissent, s'apprécient... et pourraient travailler ensemble. (Photo: archives paperJam)

En campagne. Depuis qu’il a dû quitter le gouvernement français le 3 avril dernier, pour cause de remaniement, Pierre Moscovici ne cache plus ses ambitions européennes, en l’occurrence une arrivée à Bruxelles en tant que commissaire.

«Il faut relancer le projet européen. Je suis prêt!», a-t-il lancé dans une tribune publiée le week-end dernier sur le site du Nouvel Observateur. Actuellement député du Doubs, l’un des poids lourds du PS français veut se projeter dans une fonction d’une autre envergure. Pierre Moscovici se verrait ainsi volontiers endosser les responsabilités de commissaire en charge des affaires économiques et monétaires.

Ses félicitations adressées hier à Jean-Claude Juncker sont l’un des signaux qui laissent transpirer sa volonté d’intervenir dans l’action européenne aux côtés d’un président de Commission désormais investi avec lequel il se verrait volontiers travailler.

Barrage en vue

Mais celui dont la candidature est portée par le président français François Hollande pourrait se faire barrer la route par une partie des députés européens.

Proposés par le Conseil européen qui se réunit d’ailleurs ce mercredi soir en présence de Jean-Claude Juncker, les noms des 28 commissaires doivent aussi recevoir l’aval des eurodéputés. Chaque candidat doit en effet passer un oral devant la commission parlementaire dédiée à la matière dont il aurait la charge.

C’est à ce niveau que les choses pourraient se corser pour Pierre Moscovici. Selon euractiv.fr, ses récents désistements de dernière minute, à répétition, avant les rencontres prévues avec la commission des affaires économiques et monétaires pour un échange de vues pourraient lui valoir quelques inimitiés au mot du vote. Il en est de même au sein du rang des eurodéputés conservateurs, dont les représentants de l’UMP français.

Des difficultés sont par ailleurs annoncées par le bureau bruxellois du Monde qui fait vent des réticences allemandes, en l’occurrence de la chancelière Angela Merkel et de son ministre des Finances Wolfgang Schäuble, pour accorder le portefeuille convoité à Pierre Moscovici. Pour cause de manque de crédibilité de la France dans les matières budgétaires.

Tournée européenne

Un deuxième tour de discussions sera donc probablement nécessaire pour faire aboutir le casting de la Commission. Pierre Moscovici déjeunera d’ailleurs vendredi avec M. Schäuble.

La veille, soit ce jeudi, il sera présent dès la fin de matinée à Luxembourg pour divers entretiens, tout d’abord avec Klaus Regling, directeur général du Fonds européen de stabilité financière et du Mécanisme européen de stabilité. Il rencontrera ensuite les dirigeants de la Banque européenne d’investissement avec laquelle il serait amené à travailler en cas de nomination.

En tant que ministre, il avait déclaré lors d’un sommet européen organisé à Luxembourg en juin 2013, que son rôle devait être davantage «orienté vers les PME».

Le périple luxembourgeois se terminera par une visite aux représentants du gouvernement, respectivement Xavier Bettel, Premier ministre, et Pierre Gramegna, ministre des Finances.

Confirmation, entre les lignes, depuis le cabinet du Premier ministre des ambitions de M. Moscovici via l’agenda des discussions qui «porteront sur l’actualité politique européenne et notamment sur les dossiers concernant l’économie et les finances».