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Guillaume Nogacki et Patrice Silverio (Eurogroup Luxembour<br/>, Photo: Etienne Delorme) 

En ce début d’année 2010, ABC Luxembourg a changé de nom pour devenir Eurogroup Consulting Luxembourg. Le cabinet indépendant de conseil en stratégie et organisation, à qui on doit notamment le Bierger-Center de la ville de Luxembourg ou encore la fusion des caisses de maladie et la création de la CNS, est désormais intégré au sein d’un groupe européen. «En 2007, nous avons été approchés par l’Alliance Eurogroup Consulting, regroupant déjà plusieurs cabinets en Europe, explique Guillaume Nogacki, associé et membre fondateur de la branche luxembourgeoise d’Eurogroup Consulting. Après une étude des cabinets présents sur le territoire, ils nous ont proposé d’être le représentant luxembourgeois de cette alliance européenne. L’objectif était de réunir un cabinet, indépendant et de première génération, par pays en vue d’établir des relations privilégiées à travers un réseau à l’échelle européenne, entre acteurs qui ont la même vision de leur métier.»

Aujourd’hui, l’alliance est devenue un réel groupe, une entité économique à part entière. Elle est composée de sept membres effectifs, établis dans sept pays et représentant 700 consultants. Ces cabinets ont procédé à un échange de parts avec une holding commune qui a été créée, ont changé de nom et adopté un branding commun. Le groupe a, par ailleurs, neuf affiliés, établis dans neuf autres pays. L’ensemble compte en tout 1.200 consultants. «Ces cabinets affiliés, pour l’instant, n’ont pas encore décidé, pour des raisons diverses, de devenir membres. Ils font partie de la structure, nous permettent de présenter une large représentativité européenne. Ils n’ont cependant pas de pouvoir décisionnel au sein du groupe, explique M. Nogacki. Mais l’idée est bien de passer d’une association soft, l’alliance, à un groupe réel, acteur majeur du conseil en Europe, avec une visibilité forte, et de disposer, à terme, d’un membre effectif dans chacun des pays où cela a un sens.»

Au cœur de leur projet, les membres pri­­vi­légient l’implicite, la proximité, la créativité, l’inno­vation et les notions de responsabilité et de solidarité. Par là, Eurogroup Consulting veut se poser en alternative au modèle anglo-saxon. «Celui-ci a tendance à se concentrer sur la génération de projets plus que de résultats, à appliquer des modèles récurrents pour répondre à des problématiques plus ou moins similaires et, ainsi, avant tout générer du profit», commente Guillaume Nogacki.

Alternative au modèle anglo-saxon

L’approche prônée par Eurogroup, incarnée dans sa nouvelle signature «The Art of Mobilization», se base sur l’écoute et la mobilisation de tous les acteurs. «Lorsque, au niveau d’une structure, il faut toucher à l’organisationnel et à l’opérationnel, nous pensons qu’il est important d’impliquer et de mobiliser toutes les parties prenantes au service du sens et de l’utilité du projet. Pour cela, il faut bien les connaître, tout comme il faut appréhender les spécificités culturelles de l’entreprise ou les subtilités légales du territoire sur lequel on opère, ajoute Patrice Silverio, second associé et membre fondateur de l’entité luxembourgeoise. Le fait de pouvoir offrir une représentation multi-locale permet ainsi de mieux répondre aux besoins spécifiques de nos clients.»

Chaque entité pourra donc s’appuyer sur les ressources et compétences des autres. L’objectif est, par ailleurs, de favoriser les projets d’envergure européenne et les missions cross-border. Le groupe nourrit comme première ambition d’acquérir, à l’horizon 2014, 2% des parts de marché au niveau européen, dans chacun des secteurs qu’il privilégie (public; sécurité sociale et santé; finance, banques et assurances; industrie; énergies et télécommunications). Avec ses sept membres effectifs, Eurogroup Consulting capitalise un chiffre d’affaires de 130 millions d’euros. En 2014, il vise un objectif de 400 millions.

«Au Luxembourg, nous réalisions 80% de notre chiffre d’affaires avec des projets qui concernaient le secteur public, précise M. Nogacki. Il nous faut désormais nous repositionner sur le secteur financier qui, depuis Luxembourg, a encore son mot à dire.»