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Jean-Claude Juncker a été ovationné par ses militants lors du<br/>congrès du CSV (Photo: Etienne Delorme / archives) 

La feuille de route, établie à l’issue de cinq semaines de négociations parfois «difficiles», mais aussi parmi «les plus agréables» auxquelles ait participé le formateur Jean-Claude Juncker, donne les grandes lignes de l’action gouvernementale pour les cinq prochaines années. En matière de finances, les partis de gouvernement se sont montrés très prudents, se contentant de prévoir une adaptation de la fiscalité «en fonction de la situation économique et financière du pays» et en s’engageant à «contenir la croissance des dépenses de fonctionnement de l’Etat». Les nouveaux fonctionnaires devraient notamment percevoir des salaires plus bas en début de carrière, tandis que le salaire social minimum sera revu à la hausse tous les deux ans.

Le nouveau gouvernement s’est par ailleurs engagé à poursuivre sur la voie d’un certain progressisme social, en inscrivant dans le programme d’action une réforme de la loi sur l’adoption, l’ouverture du mariage aux couples du même sexe ainsi qu’une révision de la loi sur l’interruption volontaire de grossesse. Autant de mesures qui portent l’empreinte des socialistes et montrent qu’ils ont su donner de la voix lors des négociations, même s’ils n’ont pas obtenu satisfaction dans tous les domaines, notamment dans celui de l’éducation.

Onze hommes et quatre femmes

L’équipe qui va être amenée à conduire le pays durant les cinq ans à venir sera composée de 15 ministres, neuf chrétiens-sociaux et six socialistes, comme l’équipe sortante. Douze sont issus  du gouvernement précédent. Parmi les trois sortants, le plus inattendu est sans conteste Jean-Louis Schiltz, qui va prendre la présidence du groupe parlementaire CSV à la Chambre des députés. Fernand Boden, qui tire un trait sur 30 années d’activité ministérielle, quitte définitivement la vie politique. Quant à Lucien Lux, l’ancien ministre des Transports, il pourrait lui aussi prendre la tête de la fraction, socialiste celle-là, au Parlement.

Les membres de la nouvelle équipe gouvernementale se voient confier des ministères dont les compétences ont été dans certains cas légèrement redéfinies, dans d’autres considérablement élargies. (lire ICI)

Pour le CSV

Jean-Claude Juncker: Premier ministre, Simplification administrative, Trésor

Luc Frieden: Finances, Budget

François Biltgen: Justice, Enseignement supérieur, Fonction publique, Communication, Recherche

Marie-Josée Jacobs: Famille, Coopération

Claude Wiseler: Développement durable (Transports, Travaux publics, Environnement, Aménagement du territoire)

Jean-Marie Halsdorf: Intérieur, Police, Défense, Grande Région

Octavie Modert: Culture, Cultes, Relations avec le Parlement, déléguée à la Fonction publique et à la Simplification administrative

Marco Schank: Logement, délégué à l’Aménagement du territoire et à l’Environnement

Françoise Hetto: Tourisme, Classes moyennes, Egalité des Chances

Pour le LSAP

Jean Asselborn: Vice-premier ministre, Affaires étrangères

Mady Delvaux-Stehres: Education nationale, Formation professionnelle

Jeannot Krecké:  Economie, Commerce extérieur, Energie

Mars Di Bartolomeo: Santé, Sécurité sociale

Nicolas Schmit: Travail et Emploi, Immigration

Romain Schneider: Agriculture, Sports, délégué à l’Economie solidaire.

Aujourd’hui, Jean-Claude Juncker va être reçu en audience par le Grand-Duc Henri auquel il rendra compte, en sa qualité de formateur, de la conclusion de la mission que lui a confiée le chef de l’État le 8 juin dernier. Son équipe pourra alors entrer pleinement en fonction.