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Pierre Lenert: «Il faut aussi que ces lecteurs aient une utilité pour le marché publicitaire.»  

Monsieur Lenert, pourquoi avoir décidé de lancer une édition du soir, en format réduit, de Point 24?
«C’est simple. D’après les sondages et les statistiques de TNS Ilres, nous accusons un petit retard sur L’Essentiel en termes de lectorat. (L'étude TNS-Ilres Plurimedia 2010 fait état d'une audience quotidienne de 30% pour l'Essentiel contre 15% pour Point 24, ndlr). Nous avons voulu comprendre pourquoi. Plusieurs facteurs peuvent jouer, comme la distribution ou le contenu. Mais il peut s’agir également du format. Nous avons donc voulu savoir dans quelle mesure le format joue vraiment un rôle.

Une phase de test a donc commencé il y a quelques semaines et durera jusqu’aux vacances de Noël. Comme il nous était difficile de lancer les deux éditions le matin, nous avons opté pour une publication dans l’après-midi. Cette édition est diffusée à un peu plus de 15.000 exemplaires, auxquels il faut ajouter les 70.000 exemplaires du Wort dans lesquels elle est insérée presque tous les jours pendant cette phase de test. Une petite équipe est dédiée à ce projet.

Cette édition du soir n’est-elle pas très proche de l’Essentiel dans le format, mais aussi dans l’usage exclusif de la langue française et dans la manière de traiter l’information?
«Il ne s’agit pas d’une intention précise. Nous voulions tout simplement tester le format. A mon avis, nous ne ressemblons pas du tout à l’Essentiel. Notre format est très convivial. Notre qualité d’impression est également très bonne, que ce soit pour les photos ou les publicités. En plus, l’Essentiel est surtout lu par les frontaliers. En matière de presse gratuite, il ne suffit pas d’avoir des lecteurs. Il faut aussi que ces lecteurs aient une utilité pour le marché publicitaire. Pour notre part, nous essayons de donner au marché publicitaire le lectorat dont il a besoin, c’est-à-dire prioritairement les résidents.

Avez-vous l’intention de passer au petit format le matin et d’abandonner la langue allemande?
«Aucune décision n’est encore prise. Nous allons faire réaliser un sondage par un institut. Il faudra d’abord attendre les résultats et voir dans quelle mesure on peut intégrer les conclusions dans une refonte. Mais les premières réactions que nous avons sont très favorables. Pour le format, à priori, ce sera oui. La langue ne fait pas partie du test.»