Jean-Jacques Mertens, à droite, préside Lux-IC. (Photo: Lux-IC)

Jean-Jacques Mertens, à droite, préside Lux-IC. (Photo: Lux-IC)

Faire face à la réalité économique actuelle exige de se remettre en question. Pour les petites et moyennes entreprises luxembourgeoises, qui finalement constituent une grande partie du tissu économique, il faut pouvoir «faire mieux avec moins», comme l’a expliqué Carlo Thelen, directeur de la Chambre de Commerce, en guise de mot d’accueil de la conférence de la Luxembourg Association for Intellectual Capital, Lux-IC, ce lundi. «C’est le capital intellectuel qui doit nous permettre de faire la différence», a-t-il précisé.

Mais comment Luxembourg peut-il aider ses PME à améliorer leurs performances et leur compétitivité à travers une meilleure gestion de leur capital intellectuel? C’était la question centrale de la soirée. Ce sont des témoignages venus d’Allemagne qui ont permis d’alimenter le débat. D’abord, les résultats d’une étude menée auprès d’entreprises allemandes ont permis de mettre en évidence le lien entre management du capital intellectuel et la performance économique des organisations.

Petites et grandes

«Nous avons constaté qu’il y avait une corrélation entre les deux, que le management du capital intellectuel permettait d’améliorer les performances à plus d’un niveau, selon ce qui est mis en œuvre au sein de l’entreprise. Cette corrélation, en outre, dépend plus de la stratégie business et des compétences de l’entreprise que de sa taille et de son secteur d’activité », a commenté le Professeur Docteur Peter Pawlowsky, de la Chemnitz University of Technology – Institute for Personnel Management and Leadership. Régulièrement consulté par le Ministère de l’Économie sur les questions de performance management, cet expert précise donc que la gestion du capital intellectuel peut constituer un levier d’amélioration des performances aussi bien dans de petites structures que dans de grandes.

Mais qu’entend-on par management du capital intellectuel? Les outils en la matière sont nombreux, de la formation aux outils de partage des connaissances au cœur de l’entreprise. Plus généralement, l’enjeu est de pouvoir bien identifier les connaissances présentes au cœur de l’entreprise et de pouvoir les faire évoluer. Il faut travailler le capital humain, pour assurer un transfert et un partage des connaissances. Un autre enjeu est de pouvoir retenir les compétences et donc les connaissances au cœur de l’entreprise. «On a constaté, en outre, que les organisations qui mettaient en œuvre un réel management profitaient de réels effets positifs sur la motivation des employés, au niveau des capacités d’innovation mais aussi sur les performance économiques», explique le Professeur Docteur Peter Pawlowsky. Pour en profiter, cependant, les entreprises doivent créer un environnement propice au management du capital intellectuel, en lien avec la stratégie, notamment au niveau de la gestion des ressources humaines, et les performances.

Maintenir les investissements

À l’heure où l’innovation constitue un levier de compétitivité incontournable, dans un marché globalisé et concurrentiel, miser sur le capital intellectuel, sur l’économie de la connaissance, constitue un des plus importants levier de création de la valeur ajoutée. Dans le contexte actuel, que les PME puissent accéder à ce mode de management fait vraiment du sens. «Aujourd’hui, il faut pouvoir mieux gérer, de manière combinée, les ressources tangibles et intangibles, explique Mart Kivikas, CEO of Wissenskapital GmbH et co-développeur de la Wissensbilanz methodology for identifying and managing intangibles. Le management du capital intellectuel au sein des PME doit permettre de garder des jobs bien payés et des investissements dans nos régions, mais aussi de générer de la croissance et de l’innovation.»

Mais pour en profiter, d’autres questions doivent trouver des réponses, comme celle de la protection des résultats de l’innovation et du capital humain de l’entreprise. S’inscrire dans une démarche de management du capital intellectuel quand on est une PME n’est en rien évident. «En la matière, les politiques ont un rôle important à jouer envers les PME, avec des aides et soutiens», a encore expliqué encore Mart Kivikas.