Qui pour succéder à Nicolas Buck? Les pronostics vont bon train depuis qu’il s’agit de remplacer l’actuel patron de la Fedil, amené à devenir président de l’UEL le 7 mars prochain, après 15 ans de présidence exercée par Michel Wurth.
Un profil revient souvent en coulisses, celui de Michèle Detaille. RTL indiquait ce week-end que la patronne du groupe Alipa devrait succéder à Nicolas Buck.
Selon nos informations, les membres du conseil d’administration de la Fedil se réuniront le 6 mars pour effectuer un choix à un moment où le patronat doit faire entendre sa voix auprès du gouvernement sur des dossiers sensibles, comme les deux jours de congé supplémentaires ou encore la flexibilité du temps de travail. La nouvelle présidence sera effective à partir de la prochaine assemblée générale de la Fedil, le 25 avril prochain.
D’un Luxembourg à l’autre
Le profil et l’expérience de Michèle Detaille (61 ans) pourraient convenir à cette conjoncture et, au-delà, à la promotion d’un secteur industriel de plus en plus diversifié.
Originaire de la province de Luxembourg belge, Michèle Detaille a passé la frontière grand-ducale en 1996 pour reprendre et développer ce qui est devenu le groupe Alipa, basé à Wiltz et actif à l’international dans le domaine de l’emballage, de la logistique industrielle et de la manutention.
Toujours connectée à sa région d’origine, Michèle Detaille s’est aussi tissé un solide réseau d’affaires et de relations au Luxembourg, notamment grâce à ses différents mandats. Elle siège notamment au conseil d’administration de la société de participation Luxempart (depuis 2012) et – évidemment – au conseil d’administration de la Fedil depuis 2005.
Entre politique et entrepreneuriat
«De manière naturelle, Michèle Detaille aime s’impliquer dans les affaires du milieu dans lequel elle vit», pouvait-on lire dans la version magazine de Paperjam de janvier 2017, consacrée en large partie à l’édition 2016 du Paperjam Top 100 des décideurs économiques les plus influents du Luxembourg.
Michèle Detaille était classée en quatrième position. Elle répondait que ce goût pour la chose publique «doit venir de mes années dans la politique, j’ai toujours envie d’améliorer la partie du monde qui m’entoure, ça me fait bouger. Certains sont motivés à l’idée de faire un marathon, moi c’est ça.»
Car avant d’être chef d’entreprise, elle a défendu le camp libéral en Belgique en tant que bourgmestre de Vaux-sur-Sûre de 1983 à 2000 (élue à 25 ans plus jeune bourgmestre de son pays), parlementaire et vice-présidente du Parti réformateur libéral (PRL).
Le virus de la politique ne l’a pas tout à fait quittée au Luxembourg puisqu’elle n’hésite pas à monter au front lorsque les propositions du CSV ne lui plaisent pas. Elle est aussi une supportrice de Xavier Bettel.
Après avoir été désignée en tant que vice-présidente de la Fedil en juillet 2018, sera-t-elle la première femme à présider l’instance représentant les industries luxembourgeoises? Réponse dans quelques jours.