Michel Barnier a rappelé que l’Union européenne n’est pas guidée par un «esprit de revanche ou de punition» dans ces négociations. (Photo: The Council of the European Union)

Michel Barnier a rappelé que l’Union européenne n’est pas guidée par un «esprit de revanche ou de punition» dans ces négociations. (Photo: The Council of the European Union)

S’il n’a pas souhaité commenter les récentes élections législatives au Royaume-Uni, au terme desquelles le parti conservateur de la Première ministre Theresa May est sorti fragilisé, Michel Barnier a expliqué que les négociations devaient débuter «aussi vite que possible» si la Grande-Bretagne ne voulait pas sortir de l’UE sans un accord. «Pour cela, j’ai besoin d’une délégation britannique et d’un chef de délégation stable, responsable et mandaté», a-t-il indiqué lors de cette rencontre, qui a notamment été relatée par le Financial Times et Le Monde.

L’ex-commissaire européen au Marché intérieur et aux Services financiers estime que face aux sujets «extraordinairement complexes» qui entourent cette sortie de l’UE, le temps passe plus rapidement qu’on ne le croit.

Et d’ajouter: «Nous l’avons déjà dit à plusieurs reprises: nous sommes prêts, nous pouvons commencer à discuter demain matin, cette semaine, le 19 juin comme je l’avais proposé. La semaine prochaine, cela fera trois mois que l’article 50 a été activé.»

Tout délai supplémentaire est source d’instabilité.

Michel Barnier, négociateur du Brexit pour l’Union européenne

Bruxelles a envoyé ses deux premières positions de négociation à Londres, l’une sur le statut des citoyens européens et l’autre sur les obligations financières, et attend désormais un retour.

Un report des discussions n’est pas envisageable pour Michel Barnier, car «tout délai supplémentaire est source d’instabilité, dont l’économie et l’emploi n’ont pas besoin». Pour rappel, la fin des négociations du Brexit est programmée en mars 2019.

Hard ou soft Brexit?

Fidèle à la position qu’il a affichée dès sa nomination de négociateur, en juillet 2016, Michel Barnier a rappelé que l’Union européenne n’est pas guidée par un «esprit de revanche ou de punition» dans ces négociations.

Celles-ci doivent cependant être «séquencées», à savoir qu’il sera question d’abord des conditions du divorce, avant de parler de la relation future. Les trois priorités pour l’UE concernent les frontières, la situation des citoyens européens vivant au Royaume-Uni et les obligations financières.

Cette approche n’est pas négociable, selon lui, car c’est la seule manière de bâtir un partenariat «solide, sincère et durable» avec Londres.

L’ex-ministre français des Affaires étrangères reste par ailleurs ferme quant à la position de Bruxelles sur l’accès au marché unique: «Il est indissociable des quatre libertés de l’UE: circulation des biens, des personnes, des capitaux et des services.»

Nous nous préparons à toutes les options.

Michel Barnier, négociateur du Brexit pour l’Union européenne

Interrogé sur la position politique difficile dans laquelle se trouve désormais Theresa May pour maintenir la ligne dure à laquelle elle était favorable, M. Barnier a répondu qu’il ne savait pas ce que voulait dire un «hard» ou un «soft» Brexit.

«Nous nous préparons à toutes les options, y compris celle du ‘no deal’ qu’évoquent régulièrement les dirigeants britanniques», a-t-il conclu.