Le projet de construction de la nouvelle N3, validé en conseil de gouvernement, prévoit notamment la construction d'un nouveau pont Büchler, adapté au passage du tram.  (Photo: MDDI)

Le projet de construction de la nouvelle N3, validé en conseil de gouvernement, prévoit notamment la construction d'un nouveau pont Büchler, adapté au passage du tram.  (Photo: MDDI)

M. le ministre, en novembre dernier, dans un entretien accordé à Paperjam, vous indiquez que le projet de N3 était «très important». En quoi consiste-t-il exactement?

«Actuellement, la N3 correspond à la route de Thionville, à Luxembourg-ville. Avec ce projet, la route de Thionville restera la route de Thionville, mais aura d’autres attributions au niveau de la circulation, notamment pour les bus et la mobilité douce. Mais nous allons surtout construire une nouvelle N3. La première partie de ce projet, qui vient d’être adopté en conseil de gouvernement (mercredi dernier, ndlr), consiste en l’élargissement de la route avant le pont Büchler, qui sera pour l’occasion totalement reconstruit via une structure métallique préconstruite et installée pendant un week-end.

À la fin, il y aura non seulement quatre voies pour la circulation automobile, mais aussi deux voies pour le tram et deux pistes cyclables en plus des trottoirs. Juste derrière le pont, nous allons donc construire une nouvelle N3 qui longera les rails du chemin de fer en direction de la rue des Scillas, à Howald (route sur laquelle se trouve le Cactus, ndlr). À cette occasion, la rue des Scillas sera transformée en route nationale afin de permettre son élargissement. Pour que tout cela fonctionne, nous allons également transformer le rond-point Gluck en carrefour à grande capacité, mais aussi élargir le by-pass actuel.

Cette nouvelle N3 correspondra, sur une partie du moins, à une partie du tracé du tram…

«Oui, car en même temps que ces travaux, nous allons construire le pôle d’échange à hauteur du Lycée technique de Bonnevoie. Cela signifie qu’une gare de bus sera installée juste à côté du tracé du tram. C’est cet ensemble qui a été adopté en conseil de gouvernement et qui sera déposé à la Chambre dans les deux prochaines semaines. Le coût de cette première partie sera de 106 millions d’euros.

Et qu’en est-il au niveau du timing?

«Il est prévu que la construction de la nouvelle route soit terminée en 2018. Vu que 80% du projet se fait sur des terrains qui appartiennent à 100% à l’État et au Fonds du rail – et donc à l’État -, cela devrait se faire dans les délais escomptés. J’espère donc que le texte sera rapidement voté par les députés pour permettre de lancer les adjudications publiques à l’automne. La première chose à faire sera donc l’élargissement des voies de la gare vers le pont Büchler, ce qui n’est pas très compliqué, puis la reconstruction du pont, qui devrait avoir lieu l’année prochaine.

Cela signifie donc pas mal de perturbations de la circulation au niveau de la gare…

«Non, pas trop, car la configuration restera identique à celle qui existe actuellement, et l’élargissement va se faire du côté droit. Il y aura bien évidemment un chantier, mais cela ne devrait pas vraiment perturber la circulation. La construction de la route en elle-même n’aura aucun impact puisqu’actuellement, il n’y a rien sur son futur emplacement.

Ce nouvel axe vise à relier la gare au Ban de Gasperich et à Howald. Quelles seront les conséquences sur ces deux quartiers?

«La gare périphérique d’Howald est d’ores et déjà en construction et le premier quai va ouvrir fin 2017. Le deuxième quai doit suivre en 2021/2022 en lien avec la gare de bus et le tram. Le phasage du tram, d’ailleurs, avance très bien, à tel point que je suis très optimiste quant au fait que nous arrivions à la place de l’Étoile fin 2017. Donc, même s’il y a encore des analyses à faire, nous pourrions arriver jusqu’à la place de Metz fin 2018 puis directement vers le pôle d’échange du Lycée technique de Bonnevoie fin 2019, et enfin à la Cloche d’Or pour 2020/2021.

Et en ce qui concerne l’impact concret de ces travaux sur la fréquentation des quartiers?

«Il faut savoir qu’il y aura une troisième partie du projet qui consiste dans le contournement d’Hesperange. Là, c’est plus compliqué, car nous traverserons une zone Natura 2000 et cela pourrait ressembler à ce qui se passe à Bascharage, même si ici, il n’y a pas deux Communes qui se bagarrent autour du projet. La Commune d’Hesperange soutient totalement le projet, même s’il n’est pas exclu que des propriétaires donnent un avis négatif. Et dans ce cas, il faudra voir.

(Déplacez votre souris sur l'image pour visualiser les informations. Crédit: Maison Moderne)

À ce propos, d'après nos informations, certains promoteurs, propriétaires de terrains situés sur le tracé de la future N3, voudraient tenter de négocier une vente de ceux-ci contre la réalisation d’autres projets. Qu'en est-il?

«Évidemment, nous avons besoin d’emprise au niveau de la rue des Scillas, surtout du côté droit. Sur ce côté, nous avons d’abord la firme Béton Feidt qui est demandeuse de quitter la capitale, car son emplacement actuel n’est pas très pratique pour elle. Nous sommes donc en train de chercher avec eux un terrain dans une autre zone d’activité et je suis confiant dans la solution proposée dans la nouvelle zone, à Cessange. Au-dessus, plusieurs enseignes sont présentes et là encore nous avons eu des discussions constructives avec les trois propriétaires, à savoir une société, ainsi que messieurs Lux et Becca. Même s’ils devront probablement dédommager les locataires qui ont encore des baux, c’est aussi intéressant pour eux, car il y aura une tout autre urbanisation du côté de Howald. Et à la fin, la nouvelle route associée au tram va valoriser leurs terrains. Tout le monde a un intérêt dans ce projet, car, à l’heure actuelle, il existe un véritable gâchis de terrains que nous allons rectifier.

Et qu’en pensent les concessionnaires installés route de Thionville, actuellement surnommée la «route de l’automobile», qui ne se trouveront plus sur l’axe principal?

«Je n’ai pas regardé le PAG de la ville de Luxembourg pour voir ce qu’ils ont prévu, mais si la route de Thionville reste un axe commercial comme c’est le cas actuellement, ça ne gêne pas du tout, car il n’y aura plus que le trafic local et commercial, mais plus de transit. Je ne crois donc pas qu’ils se retrouveront du mauvais côté. Ça restera toujours un bon endroit pour les commerces.»