Bien qu’il soit difficile de quantifier son impact, la diversité offre de nombreux avantages. (Illustration: Ellen Withersova / Maison Moderne)

Bien qu’il soit difficile de quantifier son impact, la diversité offre de nombreux avantages. (Illustration: Ellen Withersova / Maison Moderne)

Comment définit-on la diversité au sein des entreprises? S’agit-il de la présence de femmes au niveau du conseil d’administration, de personnes issues de cultures et de pays différents dans le management, ou bien de la collaboration de plusieurs générations dans le middle management? Cette question, c’est Larissa Best qui la pose.

La directrice de l’ASBL Équilibre, qui milite pour une meilleure représentation des femmes dans les entreprises luxembourgeoises, pense qu’une vaste réflexion devrait être ouverte à ce sujet. Car s’il est difficile de quantifier son impact, la diversité offre de nombreux avantages.

«Les entreprises comprennent de mieux en mieux la différence entre chanter à l’unisson (uniformité) et chanter en harmonie (diversité), et que cette différence peut être mesurée en termes d’efficacité, de compétitivité et d’innovation», notait en janvier Paul Evans, directeur académique de l’école de business Insead, lors de la publication de l’Index mondial sur la compétitivité et les talents (GTCI) 2018.

Au Luxembourg, la diversité culturelle fait un peu partie de l’ADN des sociétés. Qu’il s’agisse d’une multinationale ou d’une PME, travailler avec des étrangers est une routine, voire un must quand il s’agit de servir des clients et des marchés hors des frontières. «Mais il faut savoir la gérer, complète Larissa Best. Dans certains cas, elle peut devenir une faiblesse, car il peut toujours exister des frictions entre différents profils qui n’ont pas forcément le même background ou la même vision des choses.»

Une culture d’entreprise adaptée

Concernant les genres, la réalité est différente. Il a fallu une loi prévoyant une amende pour les employeurs qui ne peuvent justifier une différence de salaire pour des raisons objectives, pour changer les choses. Votée en décembre 2016, celle-ci semble avoir fait ses preuves. «Si l’écart de salaire entre hommes et femmes était de 8,6% en 2015, il est passé aujourd’hui à 5,4%», indiquait récemment Lydia Mutsch, la ministre de l’Égalité des chances, dans les colonnes de Paperjam.lu.

«Ces différences diminuent aussi sous l’impulsion des nouvelles générations, dans lesquelles les aspirations des hommes et des femmes ne diffèrent plus vraiment», complète Larissa Best, qui estime que la clé d’une diversité décomplexée réside dans une culture d’entreprise adaptée. Et aux managers revient la tâche de créer un environnement propice à son développement. «Il ne suffit donc pas que les femmes, généralement moins sûres d’elles, soient plus nombreuses autour de la table de réunion. Il faut aussi qu’on leur donne la possibilité de s’exprimer», conclut-elle.