Selon les documents obtenus par la Süddeutsche Zeitung, le directeur général de la CSSF s’est occupé personnellement de masquer les noms de propriétaires de sociétés panaméennes dans sa fonction au sein de HSBC Luxembourg. (Photo: Mike Zenari/archives)

Selon les documents obtenus par la Süddeutsche Zeitung, le directeur général de la CSSF s’est occupé personnellement de masquer les noms de propriétaires de sociétés panaméennes dans sa fonction au sein de HSBC Luxembourg. (Photo: Mike Zenari/archives)

Selon des e-mails que s’est procurés la Süddeutsche Zeitung, Claude Marx aurait, à son époque de banquier pour la HSBC à Luxembourg, entretenu un contact régulier et direct avec la société panaméenne Mossack Fonseca entre 1996 et 2010. Dans les e-mails, on lirait que Claude Marx se serait occupé de «l’achat, l’entretien, le paiement, la liquidation» de sociétés offshore pour le compte de clients de la HSBC Luxembourg.

Dans un entretien avec l’hebdomadaire Lëtzebuerger Land après les révélations des Panama Papers, Claude Marx avait déclaré: «Non, la banque (HSBC, ndlr) n’a jamais offert de services de fiducie, fondé de sièges d’entreprise ou mis à disposition des membres de conseils d’administration.»

Implication personnelle de Claude Marx

La Süddeutsche Zeitung évoque un mail de 1996, dans lequel une filiale de Mossack Fonseca confirme à Claude Marx personnellement que la société «Lemouse Enterprises Ltd» a été créée. Elle en évoque un autre de 2003, dans lequel Claude Marx explique au bureau de Mossack Fonseca au Luxembourg qu’un client de la HSBC souhaiterait créer une société panaméenne, «Blue CLX JAP», et il demanderait «si le nom était encore disponible».

Et les mails vont encore plus loin: Claude Marx se serait personnellement chargé de masquer les noms des propriétaires des sociétés panaméennes commandées, en utilisant des actions au porteur anonymes et des directeurs-écrans. Pour certaines sociétés offshore, Claude Marx aurait été, du moins temporairement, la personne de contact, et les factures auraient été adressées à son nom. En effet, l’actuel directeur de la CSSF aurait été signataire par procuration pour certaines sociétés offshore de ses clients.

Contacté par le quotidien allemand, Claude Marx n’aurait pas souhaité entrer dans les détails, mais a simplement déclaré qu’en tant qu’employé de la HSBC il aurait été normal d’être en contact avec Mossack Fonseca, quand des clients l’auraient demandé «explicitement». Claude Marx affirme qu’à l’époque il n’aurait été qu’un «intermédiaire». Ses relations avec Mossack Fonseca auraient été de nature professionnelle et courante dans ce marché. Il n’aurait pu signer qu’au nom de la HSBC.