Mario a fui la guerre en Syrie et souhaiterait à présent terminer ses études et commencer une carrière. (Photo: Sven Becker)

Mario a fui la guerre en Syrie et souhaiterait à présent terminer ses études et commencer une carrière. (Photo: Sven Becker)

Je suis né à Homs le 7 novembre 1985. Je suis arrivé au Luxembourg le 20 novembre 2015. Depuis, j’attends l’obtention de mon statut de réfugié...

Je viens d’une famille de la classe moyenne, non pratiquante. Je suis athée. Un féru de droit. Tous mes frères et sœurs ont fait de hautes études universitaires en Syrie. J’ai obtenu mon premier diplôme en droit des affaires haut la main fin 2008. Début 2009, j’ai été appelé à faire mon service militaire obligatoire. Durant ces trois années, j’ai servi la police en tant que juge d’investigation. Je travaillais sur des dossiers de trafic de cigarettes entre la frontière syrienne et libanaise et de trafic de gaz et gasoil entre l’Irak et la Syrie. Heureusement, je n’ai jamais porté une arme.

Je souhaitais devenir juge.

Mario

J’ai terminé mon service militaire le 1er janvier 2011, trois mois avant le début de la guerre. J’ai ensuite intégré l’Institut national d’administration publique pour une formation supplémentaire. J’ai continué mes études malgré les bombardements, les attaques…

De 2013 à 2014, j’ai réalisé avec succès un master en technologies de l’information. J’ai tenté à deux reprises d’intégrer la carrière de juge. Je voulais servir mon pays. Malgré mes très bons résultats aux examens, je n’ai pas été retenu. En Syrie, si vous ne venez pas d’une famille influente, d’une communauté spécifique ou si vous n’êtes pas en mesure d’offrir une somme conséquente, il est impossible d’accéder à ce genre de carrière.

En 2015, j’ai été rappelé par l’armée syrienne. Je hais la guerre. Ma fuite en novembre 2015 est liée à cet incident.

Ici, je suis dans mon univers.

Mario

Je n’ai pas besoin de m’intégrer. Ceci est mon univers, ma vie. J’aime la vie ici. Le Luxembourg est un beau pays, paisible et cosmopolite. Les gens sont gentils. Par contre, le fait d’attendre mon statut depuis neuf mois est très difficile pour moi, pour tous les réfugiés d’ailleurs. On est beaucoup dans ce cas. On ne comprend pas… Durant ce temps, nos vies sont en suspens. On ne peut pas travailler. Je ne peux pas m’inscrire à l’université et poursuivre mes études. Je veux être indépendant financièrement, terminer mes études universitaires pour enfin commencer ma carrière.

Retrouvez l’intégralité du témoignage de Mario en anglais sur iamnotarefugee.lu.

Contactez Mario via [email protected]