Pour Marc Goergen, les discours des partis traditionnels sont devenus inaudibles. (Photo: Piratepartei/Facebook)

Pour Marc Goergen, les discours des partis traditionnels sont devenus inaudibles. (Photo: Piratepartei/Facebook)

Quel bilan général tirez-vous des dernières élections?

Marc Goergen.  «En ce qui concerne mon parti, je suis évidemment bien content. Du résultat, mais aussi car cela démontre que la stratégie adoptée était la bonne. Et c’est moi qui ai cette fois, avec l’aval de tous, géré la campagne et ses spécificités. Alors, on pourra toujours dire qu’on aurait pu faire 1 ou 2% de plus. Mais en réalité, les résultats sont parfois exceptionnels en eux-mêmes dans certaines communes, notamment à Pétange avec presque 12%. Pour très peu, nous avions même un élu de plus dans le Sud.

Que pensez-vous de votre score personnel?

«L’augmentation a été énorme. Je n’imaginais pas cela. Là où je suis content, c’est de voir que dans ma commune de Pétange, on fait +9%. Cela veut dire que quand les Pirates sont élus au niveau local (il y a deux conseillers à Pétange depuis 2017) et travaillent, cela se voit et est récompensé.

Les partis sociaux-démocrates souffrent partout en Europe. Cela vous étonne?

«Non, car les gens cherchent du nouveau. Les grands partis vont mal, les électeurs ne les croient plus. LSAP, DP, CSV... ils vont tous avoir en réalité de plus en plus de mal. Cela fait 30 ou 40 ans qu’ils gouvernent à des niveaux divers, mais ils disent qu’ils veulent maintenant tout changer. Plus personne n’y croit.

Le Piratepartei doit-il maintenant s’adapter à son statut et à sa nouvelle visibilité sur l’échiquier national?

«On a nos idées, notre programme, notre ligne, je ne vois pas pourquoi il faudrait changer juste pour le plaisir de changer. Notre score ne nous impose pas cela, contrairement à d’autres. Il y aura du mouvement en interne puisque Sven (Clement) a décidé de quitter la présidence pour se consacrer à son mandat de député. Personnellement, je ne suis pas d’accord avec cela. Mais je dois aussi respecter sa décision. 

Comment expliquer le peu de femmes élues à la Chambre?

«Le Piratepartei a laissé pas mal de place aux femmes. Nous avions une candidate dans le Sud qui était 3e sur la liste alors que c’était sa première élection. Lucie Kunakova aussi fait un beau score dans le Centre. Je ne pense pas qu’il soit nécessaire de tout changer. Ce sont les électeurs qui décident. Ce qui est vrai par contre, c’est que les invitations de presse sont souvent nominatives. Je vois aussi un autre handicap: il n’y a pas de congé parental pour les politiciens. Si vous avez des enfants, donner une interview à 8h du matin ce n’est pas toujours facile pour une femme. Il y a certainement quelque chose à revoir à ce niveau.»