Mahle poursuit avec le centre de développement de Delphi. (Photo: Mahle)

Mahle poursuit avec le centre de développement de Delphi. (Photo: Mahle)

La marque Mahle Behr n’est peut-être pas connue des automobilistes, mais le groupe allemand – basé à Stuttgart – emploie tout de même 75.000 personnes dans 150 sites à travers le monde d’où en sortent divers composants automobiles, dont des systèmes de refroidissement, d’air conditionné ou de gestion du fuel.

En février dernier, le géant indiquait sa volonté de mettre la main sur Delphi Thermique, l’une des entités du groupe anglais présent sur 13 sites de production et de deux centres de recherche et développement, un aux États-Unis et le second au Luxembourg, à Käerjeng.

Étant donné la demande sur le marché pour des véhicules efficients en termes de consommation d’énergie ainsi que de véhicules électriques, Mahle fonde beaucoup d’espoirs sur cette transaction, notamment sur l’expertise de Delphi dans les compresseurs. Ce qui manquait à sa palette. 

Transition et arrivée de front

Les opérations – dont les montants n’ont pas été révélés – étant finalisées, l’intégration des équipes devient effective. Au Luxembourg, 170 collaborateurs de Delphi sont concernés par un changement de lieu de travail et d’employeur.

Du côté de l’OGBL, partie prenante dans les discussions, on note à ce stade des discussions un climat positif, avec une volonté du côté du syndicat de vouloir prolonger le statut des travailleurs placés sous une convention collective chez Delphi.

Les discussions autour de l’intégration avaient en réalité débuté en mars afin de faire en sorte que le business puisse se poursuivre dès le lendemain de l’autorisation.

«Aucune suppression d’emploi n’est planifiée», assure-t-on du côté du porte-parole du groupe Mahle, joint par Paperjam.lu. Mieux, le groupe, jusqu’alors absent du Grand-Duché, ouvre une filiale (Mahle Behr Luxembourg sàrl) à Bertrange où les anciens de Delphi pourront poursuivre leur mission puisque la fonction de développement est donc aussi confirmée au Luxembourg pour les tests des préproduits ou des prototypes.

À la bourse aussi

L’opération auprès de Delphi marque la fin d’un important round d’acquisitions qui avait débuté en 2013 avec Behr, lui rapportant l’année suivante 40% de ses ventes.

Le mouvement s’est poursuivi plus récemment avec Delphi, puis le japonais Kokusan Denki et l’allemand Amovis, respectivement en juin et en mai 2015.

Un appétit pour de nouveaux développements nourri notamment par l’émission d’obligations à la Bourse de Luxembourg en mai dernier, au fil d’un programme qui devait originellement porter sur 1 milliard d’euros, mais qui, après l’accord de la Commission de surveillance du secteur financier (CSSF), a été augmenté à 2 milliards. 

Des mouvements convergents vers le Luxembourg positifs pour une économie qui doit tirer parti de ses compétences variées. Et attirer des grands noms comme Mahle ou le chantier naval – pour ses opérations financières – Meyer Werft.